En 1103, Pons, Geoffroi et Bertrand, tous trois fils de Garsia, sont seigneurs des castels de Fos et d’Erias (Hyères); ils font serment de fidélité à Raimond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. En 1105, ce dernier cède à l'archevêque d'Arles ses droits sur Fos, soit sur le quart de la seigneurie. En 1105, Pons de Fos meurt à la Croisade, en Syrie. En 1113, le château est assiégé par le comte de Provence Raimond-Bérenger de Barcelone; il résiste et ce n’est qu’en 1116 qu'il est soumis: Pons de Fos prête alors hommage au comte pour le castellum Eiras et celui de Foss. En 1143, Gui de Fos participe à la révolte contre le comte; dès 1147, le coseigneur Raimond-Geoffroi de Fos prête hommage au comte tandis que Gui reste dans l'opposition. En 1150, lorsque la paix est rétablie, Gui est condamné à une amende de 2000 sous melgoriens. En 1144 et en 1194, les empereurs, rois de Bourgogne, confirment à l'archevêque d'Arles ses droits sur le quart d'Arles et les seigneuries et châteaux de Fos, Trinquetaille, Salon, Saint-Amans, Mondragon et autres. En 1151, Gui de Fos prête hommage au comte; il jure de mettre à sa disposition le château et les chevaliers qui y sont attachés. Vers 1156, la part de l'archevêque est désignée précisément comme allant du castrum jusqu'à la mer. En 1167-1168, pour mettre fin aux contestations relatives à Fos et à Albaron, le comte échange les droits de l'archevêque d'Arles sur ces deux châteaux contre les châteaux de Grans et d’Aurons. En 1186-1212, Gui de Fos est évêque d'Aix. En 1188, à la suite d’une guerre privée, les sires de Fos sont contraints de céder aux Porcelet, seigneurs du bourg d'Arles (burgus), une partie de leurs droits sur Fos. En 1196, Amel de Fos fait hommage pour le château au roi-comte Alphonse II, en même temps que pour ceux de Bormes, de Pierrefeu, du Pujet, de La Garde et le tiers de celui d'Hyères, ainsi que pour une partie d'Aix.
En 1196/1209, le roi-comte Alphonse II engage aux Porcelet, en garantie d'un prêt de 51 mille sous, sa part dans les châteaux de Fos, Castelveyre et Saint-Mitre. En 1204, Amiel de Fos engage sa part au juif Botin de Marseille. En 1217, Bertrand Porcelet, fils de feu Guillaume Porcelet et d'Ermessenda, vend à la commune de la ville vicomtale de Marseille le tiers du castrum de Fos et ses droits sur le castrum Saint-Mitre, le bourg Saint-Geniès et Port-de-Bouc (in portu de Boc) pour 11 mille sous. En 1227, le comte Raimond-Bérenger V cède ses droits sur Fos à Bertrand et Guillaume Porcelet; en échange, ceux-ci cèdent leurs droits sur Castelveyre et Saint-Mitre à l'archevêque d'Arles. En 1227, un tiers est tenu par la Ville de Marseille en fief de l'archevêque d'Arles. En 1227/1228, Gui de Fos et ses frères engagent (impignorent) leur part du castrum de Fos au Podestat d'Arles (comuni Arielatensi). En 1230, l'évêque de Marseille arbitre un différend entre le comte et la Ville de Marseille; l’acte est établi versus castrum de Fos, juxta ecclesiam Beate Marie de Bucco. Le 21 août 1235, les enfants et les soeurs d’Amiel de Fos et Bertrand de Fos, seigneurs d’Hyères, vendent à l'archevêque d'Arles et à Bertrand Porcelet la totalité de leur part des droits sur le château de Fos (mais d’autres membres de la famille y ont encore des parts) et ceux sur Saint-Geniès pour 54460 sous raimondins. En 1237, Bertrand et Raimond Porcelet font aveu au comte pour Fos. En 1238 s'élève un différend entre l'archevêque d'Arles et Bertrand Porcelet; ce dernier est condamné à restituer à l'archevêque les droits d'Amiel et de Gui de Fos sur le château. En 1240, le comte Raimond-Bérenger V participe à l'arbitrage d'un différend entre Guillaume de Baux et Bertrand Porcelet, seigneur de Fos.
En 1241, Raimond-Bérenger V cède une partie des cavalcades à l'archevêque d'Arles. En 1252, dans l'enquête sur les droits du comte, Giraud de Fos, Robert Gallia, Chabert, Rostang d’Alba et Gillgert de Berre jurent que le comte a la suzeraineté du castrum Fors; l'Albergue valant 30 livres et la Calvacade valant 20 livres ont été données par le comte aux Porcelet lors de la guerre de Valencia. En 1306, l'archevêque d'Arles prête hommage au comte de Provence pour un sixième du château de Fos. En 1309, Raimond-Jaufre de Fos fait hommage à Robert, nouveau comte de Provence, pour trois parts du castrum de Fos. En 1324, les Porcelet et Gui de Fos sont coseigneurs et habitent le castrum. Le roi exige d'eux que le château soit réparé et mis en défense. En 1379, l'archevêque rend hommage au comte pour Arles, Saint-Mitre, Castelveyre, Gabardelle, Joncas, Ferrières (Martigues), un tiers de Fos, Confoux. En 1388, la part du château saisie sur Renaud Porcelet est acquise par Robert de Dreux, chambellan du roi-comte, pour 3000 florins. Au XVe siècle, la famille de Fos est éliminée de son fief qui est partagé entre les Porcelet et l'archevêque. En 1473, le roi René érige la baronnie de Berre en vicomté en faveur de Charles, duc de Calabre, avec Fos (et Saint-Geniez de Martigues, Lançon, Istres, Entressen, Saint-Mitre, Carry, Rognac, Les Pennes, la tour et le fort de Bouc). Le 12 juillet 1541, François 1er donne commission de procéder à une enquête sur les droits respectifs du roi et d'Honorat Porcelet sur la seigneurie de Fos. En 1544, le 20 décembre, il ordonne la division de la partie des revenus de la seigneurie de Fos, jusque-là indivise, entre le roi et Honorat Porcelet.
Château-fort ruiné du XIe siècle, situé près de l'église, sur un récif qui commande le golfe de Fos et qui porte le village médiéval, à 32 mètres d'altitude. La cour du château est partiellement occupée par un cimetière. Une grande enceinte polygonale entoure la plate-forme rocheuse oblongue. Du côté occidental, le mur est écroulé sur une vingtaine de mètres. Au sud-ouest, il conserve sa hauteur originelle, soit plus de sept mètres, avec son parapet crénelé. Certaines parties dateraient du premier château (vers le Xe ou le début du XIe siècle). Tout le mur oriental longeant la chapelle a été remanié plusieurs fois; mais la base reposant directement sur le rocher paraît très ancienne. Au XIVe siècle, elle est renforcée à l’intérieur par des contreforts sur lesquels s'appuient des arcs qui élargissent le chemin de ronde. A l'intérieur de l'enceinte, il reste deux donjons quadrangulaires dans la partie septentrionale. Le donjon rectangulaire du nord, haut de quinze mètres, date pour l'essentiel de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. A la base (sur une hauteur de trois mètres) la maçonnerie est parementée en petit appareil régulier de calcaire soigneusement ajusté (sauf à l’est où la partie haute est refaite). Elle est percée au nord, à l'ouest et au sud de hautes archères; à l’est, la porte en plein cintre est chanfreinée et son arc est assemblé en étroits et longs claveaux extradossés. Au sommet de la tour est conservée une gargouille. Les traces d’une tour datant des environs de l'an Mil ont été observées contre la face méridionale du donjon. Le logis est divisé en deux niveaux reliés par un escalier. L'étage, voûté en berceau brisé, est chauffé par une cheminée. Un deuxième donjon quadrangulaire, à l'occident, sur plan irrégulier est haut encore de dix mètres. Sa base a été talutée postérieurement. A l'intérieur, les deux niveaux subsistants sont séparés par une voûte en plein-cintre. D'un autre logis, des vestiges sont conservés près de l'église. La porte en tiers-point est surmontée d’un blason. L'entrée du château, au nord, est un grand porche dont l'arc a disparu; elle est défendue par de hautes archères très rapprochées. La courtine est épaisse de 1,75 mètre. L'église Saint-Sauveur, intégrée à l'enceinte, mentionnée depuis le Xe siècle, a été reconstruite au XIIe siècle. Elle est dotée d’un petit clocher carré à toit pyramidal.
Éléments protégés MH: les remparts : classement par arrêté du 21 mai 1937.
château de l'Hauture, rue de l'Église, 13270 Fos-sur-Mer
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