Le château de Rochefort, dont les ruines dominent la vallée joignant Asnières à Cry-sur-Armançon, est incontestablement le plus beau et le mieux conservé des châteaux de Côte-d'Or, et sa dégradation rapide est un scandale incompréhensible. À un kilomètre à l'ouest d'Asnières, isolé au bout d'un petit éperon, le château est protégé par une enceinte générale orientée est-ouest, largement remaniée au XVIIIe siècle. La chapelle et le corps de logis principal, dont il ne manque que la toiture et les planchers, sont adossés au flanc sud de cette enceinte. A l'est, du côté du plateau, l'ouvrage d'entrée donne accès à des communs du XVIIIe siècle, encore couverts de leur toiture, dont le plan en U s'ouvre vers la façade extérieure. Le château est séparé du plateau par un fossé sec assez étroit. Le pont dormant a été prolongé jusqu'au pont-levis par un massif à une arche, toujours conservé. Le corps d'entrée, construit en petit appareil, s'ouvre d'une porte charretière plein-cintre avec porte piétonne rectangulaire à droite, le tout est surmonté de trois rainures murées, des quatre corbeaux de la bretèche, et accosté de deux canonnières à ébrasement externe oblong. De part et d'autre de la porte, la façade convexe s'arrondit et se termine par deux tours semi-circulaires adossées aux flancs de l'enceinte. Derrière cette porte, les communs du XVIIIe siècle reprennent quelques éléments d'un corps de passage antérieur, dont une tour se devine dans le renflement du mur interne gauche. Le corps principal, qui sépare les communs du château, s'ouvre par un système porche-portillon selon la disposition du pont-levis. Les ailes, en retour d'angle à l'alignement des courtines, étaient flanquées à l'extérieur de tours semi-circulaires hors-œuvre dont celle de droite a disparu. Quittant les communs, on passe dans une cour haute dont le niveau a été considérablement remonté au XVIIIe siècle, au point d'enterrer partiellement la chapelle. À main gauche, au sud de la terrasse, le corps de logis principal est un bâtiment gothique à deux étages, ouvert de croisées à accolade, de plan allongé, et flanqué de six tours. La chapelle gothique, qui le prolongeait à l'ouest, a été partiellement détruite à la révolution. La façade nord du corps de logis, côté cour, est ouverte de six croisées à accolade, et flanqué de trois tours octogonales demi-hors-œuvres. Celle du centre, plus haute, contient un escalier en vis et porte une tourelle en encorbellement sur un atlante et fermée par une superbe voûte compartimentée. La façade sud est flanquée de trois tours semi-circulaires outrepassées hors-œuvres, dont la plus occidentale a été détruite. Le bâtiment est coupé de deux murs de refends délimitant trois pièces par étage. Les tours centrales sont au droit du mur de refend oriental, alors que le mur de refend occidental porte pignon. D'où il appert que le corps de logis primitif (terminé en 1521) s'arrêtait sur ce mur-pignon (flanqué de deux tours sur angles disparues) et qu'il a été allongé d'un tiers vers l'ouest au XVIIIe siècle en pastichant le style gothique primitif. Au nord de ce corps de logis, la terrasse aménagée au XVIIIe siècle a préservé un intéressant réseau de caves plus anciennes, qui conservent vraisemblablement le plan du château primitif.
Éléments protégés MH: le château de Rochefort en totalité (vestiges) : classement par arrêté du 30 octobre 1974.
château de Rochefort 21500 Asnières-en-Montagne
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