Le 7 février 1714, dénombrement du comté de la Rochepot par Louis Legoux de la Berchère, chevalier comte de la Rochepot : la Rochepot, anciennement La Roche et Flaigny. Le 15 septembre 1403, Messire René Pot, chevalier Chambellan de Monseigneur le duc, fit acquisition de la châtellenie de La Roche et dépendance de Messire Louis de Savoie, prince de la Morée. Messire Jacques Pot, aussi chambellan du duc, fils de René, jouit après lui de cette terre, et eut pour successeur Messire Philippe Pot, chevalier de l'ordre du roi, et grand sénéchal de Bourgogne, ces trois seigneurs ayant joint leur nom de Pot à ladite châtellenie de la Roche, elle fut communément appelée le comté de Rochepot, comme elle l'est encore aujourd'hui. Il y a un gros château à la Rochepot, bâti sur le roc, qui consiste en plusieurs logements desservis par quatre escaliers, accompagné de beaux offices, caves, écurie, remise de carosse et colombier avec un puits d'une profondeur extraordinaire piqué dans le roc, étant dans la cour vis à vis la cuisine, dont l'eau se tire avec une roue. Le château est flanqué de quatre tours, et n'est accessible que par la porte qui est défendue par une barrière étant au bout du pont dormant, par un corps de garde étant au bout du pont levis qui est aussi défendu par une fausse braie. Il y avoit autrefois au commencement de la montagne de Bellefaye, à 200 ou 300 pas du château, un moulin à vent bâti sur une tour de pierre, lieu dit en Châtelot, lequel a été emporté par les vents depuis plusieurs années, n'étant plus demeurés que la tour...
M. Abord, curé de Santenay, archiprêtre de Couches, constate dans une visite au château en 1754 que la chapelle Sainte Catherine est une salle de longueur et de largeur considérables, ouverte de deux grands vitraux cintrés et sur les murs une charpente aussi cintrée d'un travail fort propre. Du côté opposé à celui de l'autel est une tribune, qui communique aux appartements du château, et sous icelle deux petites sacristies. Le 29 juin 1791, registre de délibération de la municipalité de La Roche-Pot. Henri-Noel Blancheton prie la municipalité d'aller saisir les armes qui se trouvent au château "pour arrêter tous soupçons et voix de faites qui auroit pu se commetre de la part des gardes nationnal des communes voisines donct il sont déclaré etre menacé…". En présence de C. Gille, concierge du château de Meursault, le pont-levis est abaissé devant les officiers municipaux qui vont parcourir toutes les pièces de fond en comble et n'y trouver que cinq fusils dont 4 hors d'usage, et un petit canon. Le 4 septembre 1792, récit des dégradations commises par des bandes venues des pays voisins (girouettes abattues, réquisition de cloches). "Ils ont ouvert une porte qui étoit fermée à clef dans la dite tours quaré au troisieme étage où il a du mobilier. Ils ont vue trois petites clochette ; l'une à la porte d'entrée, une autre proche de la sale à manger, une autre un peu plus grande, placé fort haut contre la tour caré, qu'ils ont enlevé et emporté avec eux".
Du 23 au 25 novembre 1793, procès verbal d'apposition des scellés. "Un détachement de l'armée révolutionnaire avait brizé les cadenats que nous avions fait posés, étoit entré par une croisée de la grande salle qu'ils ont forcés, que de là ils ont enfoncé un petit galanage contre lequel étoit adossé une pendulle qu'ils ont renversée. En la chapelle nous avons reconnu qu'ils avoient pénétrés. Avenu le lendemain quatre frimaire, aiant ouvers une des portes d'entrée avec une clefs qui nous a été présenté par les officiers municipaux, nous sommes entrés dans la salle à manger. Après en avoir fait fermer bien exactement les entrées qui aboutissent dans la cuisine, nous avons apposé les scellés et avons pareillement apposé le scellé sur une porte de ladite salle à manger qui donne dans l'office. Sorti de ladite salle à manger dont nous avons fermé également toutes les issues, nous en avons fermé la porte qui y abboutie et apposé des scellés. De là, étant passé dans une grande salle, nous avons aussy apposé comme dessus nos scellés, tant à l'intérieure qu'à l'extérieur de la porte. De là, étant passé dans la chambe jeaune, nous en avons fermé les portes et fenêtes et apposé le scellé sur l'entrée de la serure de la porte qui conduit à la tribune ; avons aussy fermé la porte du grand appartement et avons retiré toutes les clefs desdites chambres desdits appartements, au nombre de huit. Et avenu ce jourd'huy cinq frimaire après avoir bien fermée toutes les issues qui pourrait communiquer aux deux tours quarrée et ronde dans lesquelles il y a des meubles ; attendu que les portes des chambres où ils sont ont été brizées ou forcées de manière qu'elles ne peuvent fermés, après avoir même fait construire une porte neuve pour fermés l'entré de tour ronde que nous avons bien barrée par derrière, et ensuite étant ressorti par la porte de tour quarrée que nous avons fermée à la clef, nous avons apposé nos scellés sur toute les porte extérieure ainsi que s'en suivent : sur les vollets exterieures de la grande salle, sur la porte a deux batans de la ditte salle, sur la porte d'entrée qui communique à tout les appartements, sur la porte de la cuisine, et enfin sur la porte de la tour quarrée".
La Rochepot : description par Guillemot en 1794 "certifie que m'étant transporté à Roche-Fidèle, ci-devant La Rochepot, le 26 vendémiaire dernier, j'ai procédé à la visite du ci-devant château dudit lieu et j'ai reconnu que le château situé sur une roche escarpée de tous les côtés, à l'exception de celui du nord, qui est deffendu par deux grosses tours et une porte à pont-levis placée dans une tour quarrée, avoit tous les signes qui distinguent un ancien château fort : il est deffendu par trois grosses tours à l'extérieur et quatre petites à l'intérieur, les murs sont extrèmement épais avec des créneaux, meurtrières et canonnières. Conformément à la loi du 13 pluviose dernier, ce château est entièrement dans le cas d'être démoli, à l'exception du grand bâtiment du côté du levant". Le 15 janvier 1794, "état des vieux châteaux qui appartenoient aux emigrés : La Rochepot (Blancheton) Château ayant l'air d'une forteresse ; susceptible de la destruction". Le 11 juin 1800, rachat d'une rente de 8 francs "à la ci-devant chapelle Sainte-Catherine érigée au ci-devant château de La Rochepot". Sur une gravure publiée par Petit en 1833, le château est vu du sud, au-dessus du village. Son flanc ouest et sa tour nord-est sont effondrés, son flanc est et sa tour nord-est sont mieux conservés, arrasés au niveau de la corniche. Joanne en 1869 : ruines imposantes d'un château fort, sur un roc escarpé, belles cheminées.
Paul Foisset et Jules Simonnet écrivent en 1872, le château sur un roc a pic et isolé, construit d'abord au XIIIe siècle par Alexandre, frère de Eudes III ; entièrement renouvelé au XVe siècle; par Regnier Pot et ruiné depuis la Révolution. Quatre tours ; une seule rectangulaire, occupaient les angles de ce rocher. Le côté de l'est, le seul accessible, est le plus complètement ruiné. Les principaux débris sont une tour du sud-est, la seule entièrement debout. Plus grosse et d'un appareil plus soigné, elle semble tenir lieu de donjon. Ses trois étages, sans compter celui de la prison voûtée qui s'ouvre dans le rocher, sont encore marque à l'extérieur par des fenêtres déjà carrées, mais à croisillons, et aux chambranles aux moulures curvilignes, et au dedans par 3 cheminées dont la moulure compliqué et vigoureuse se compose nettement d'un tore à double arrête. La haute muraille qui, longeant à l'est la ligne brisée du rocher, unit la tour précédente à celle du colombier, cette dernière reprise en sous-œuvre à une époque moderne. Cette longue façade percée de deux rangs superposés d'ouvertures, la plupart devenues modernes, semble avoir appartenu aux bâtiments principal. On y remarque surtout deux fenêtres inégale, l'une trilobée, l'autre à simple lancette, toutes deux aux ébrasements à gorge qui témoignent de la place qu'occupait la chapelle. On citait aussi un puits aujourd'hui comblé. En 1893, la veuve du président Sadi Carnot fait reconstruire le château de La Rochepot par l'architecte Charles Suisse.
Situé à l'extrémité sud et assez bas sur la pointe d'un éperon dominant le village, le château de La Rochepot, l'un des plus justement célèbres de Côte-d'Or, est une belle forteresse du XVe siècle largement restaurée au XIXe siècle. De plan approximativement triangulaire, il est fermé au nord, du côté de l'éperon et du château primitif par un profond fossé, une courtine crénelée qui doit plus à Pierrefond qu'aux vestiges de la construction initiale, un double pont-levis de même inspiration, le tout flanqué de deux tours rondes de meilleur aloi. L'angle sud, dominant le village, est garni d'une tourelle carrée vraisemblablement héritée du tracé ancien. Une seconde tour carrée, au sud-ouest, a disparu peu après la Révolution. Le côté oriental est fermé par un bâtiment d'enceinte gothique couvert de tuiles vernissées ; le côté ouest était fermé par une courtine avec un chemin de ronde en encorbellement. Au nord, le fossé s'élargit devant la porte autour d'une barbacane desservie par un pont dormant à une pile, puis un pont-levis à porte charretière simple à arc en anse de panier, dominé par un chemin couvert coupé par les rainures des flèches. À l'intérieur de la barbacane, le couloir d'accès oblique vers la gauche pour être perpendiculaire à la porte du château, et cette disposition empêche le mouvement du contrepoids de la flèche droite du pont-levis, qui vient heurter en position ouverte contre le retour oblique du mur est : cette maladresse est vraisemblablement due aux restaurateurs. La barbacane a été bâtie en 1900 à partir de deux couloirs voûtés retrouvés en 1880 au fond du fossé. Ces couloirs, qui sont encore visibles, étaient peut-être plutôt des moineaux que la base d'une barbacane. De la barbacane, on accède à la tour-porche du château par un second pont-levis à porte charretière en arc brisé et porte piétonne à linteau droit à gauche, surmontés de trois rainures de flèches et du logement de l'arc de suspension. Le tout est dominé de mâchicoulis sous couronnement à fenêtres de tir et canonnières, copies conformes de ceux de Pierrefond.
La tour-porche, à cheval sur la courtine, est flanquée à gauche, sur le pan externe de la courtine, d'une tourelle d'escalier carrée dans l'angle. De part et d'autre de la tour-porche, la courtine, quasiment aveugle, est chemisée d'une fausse-braie et couronnée d'un chemin de ronde couvert, dont le motif de fenêtres et de meurtrières règne avec les mâchicoulis de l'entrée. La courtine est percée, au-dessus du mur de chemise, de deux canonnières à fente de visée et à double ébrasement. Les deux angles nord sont garnis de tours rondes coiffées de toits coniques en ardoise ; la tour orientale, appelée actuellement tour de Beaune, et anciennement tour de la prison ou tour ronde, est peut-être l'ancienne tour maîtresse. Elle comporte 4 niveaux à cheminée, desservis par une vis en œuvre. Le premier niveau, régnant avec le fond du fossé, est ouvert par trois archères-canonnières avec orifice de tir bas pour pièce semi-lourde, et orifice médian pour pièce légère. La moitié du sol est surcreusé pour aménager une petite salle, qui était peut-être le cachot. La tour occidentale est plus haute et plus fine. Elle était dotée d'une couronne de corbeaux à ressaut, qui ont été supprimés lors de la restauration. Ces tours sont flanquées côté cour de tourelles d'escalier octogonales demi-hors-œuvres et ouvertes de plusieurs canonnières de même type que la courtine. La face occidentale de la tour occidentale est en outre ouverte à chacun de ses trois étages d'une croisée, les trois au même aplomb. Le bâtiment oriental, dont toute la façade sur cour a été refaite, est composé de trois corps formant entre eux un léger angle, le tout à un étage carré sur rez-de-chaussée et soubassement. La façade extérieure est percée de croisées à accolades et des deux baies en arc-brisé et remplage gothique de la chapelle à l'étage ; la façade intérieure s'orne de croisées, de fenêtres à traverses, et de deux tourelles hors-œuvre hexagonales dans chacun des angles. Le bâtiment d'enceinte occidental a été démoli dès avant 1833, comme on peut le voir sur deux gravures de cette époque ; il a été remplacé lors de la restauration par des bâtiments bas à pan de bois. Dans la cour, à main droite en entrant, se dresse la "chapelle" du château. Le rez-de-chaussée, retrouvé en fouille, est composé de deux nefs de quatre travées, retombant sur 3 piliers centraux, et dont les voûtes sont ornées de nervures prismatiques. Ch. Suisse, qui prétend avoir retrouvé des traces d'appareil en opus spicatum, a identifié ce bâtiment avec la chapelle du XIIe s. En fait, il s'agit plus vraisemblablement d'un cellier, c'est-à-dire de la "cave" citée dans les descriptions anciennes. Au milieu de la cour, le puits aurait une profondeur de 70 m, dont 30 m en eau. Au nord-est du château, dans les bois, L. Carnot a fait aménager, ou plutôt restaurer une petite galerie souterraine, longue d'une vingtaine de mètre, et qui dessert une canonnière commandant la route d'accès au village. À 100 m au nord du château, les ruines du vieux château de La Rochepot semblent avoir été fouillées et arrangées en jardin lors de la restauration du château.
Éléments protégés MH: le château en totalité, notamment les aménagements et les décors intérieurs (sols, murs, plafonds, peintures murales, sculptures décoratives et l'ensemble des créations de Charles Suisse), les toiles marouflées de Charles Lameire dans la chapelle haute, les cheminées et leurs décors de carreaux vernissés, les boiseries portes et fenêtres, les volets intérieurs et leur quincaillerie, les vitraux, les carrelages de Charles Suisse, les caches radiateurs, la cuisinière de la cuisine, l'autel de la chapelle, la superstructure du puits, la statue de la Vierge de la tour dite "de la Vierge", en totalité, les dépendances notamment les stalles des écuries, la tour-porche, le local de la pompe et son mécanisme, le parc, y compris les sols et les vestiges archéologiques, notamment les ruines de l'ancien château qu'ils comprennent: inscription par arrêté du 3 avril 2013. Le château et ses dépendances y compris le parc, les sols et les vestiges archéologiques qu’ils contiennent, tels qu’ils sont délimités en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : classement par arrêté du 1er avril 2014.
château de La Rochepot 21340 La Rochepot
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