Le 27 avril 1372, Geoffroy de Cheilley tient en fief du duc "les deux parties de la maison fort de Gamay. Item les deux pars de 10 livres de terre assis au plus près de ladite fort maison, ensemble la justice et seigneurie desdites choses". 1452-1467 "Gamay il y a une forteresse qui est a Perrin de Thoisy, hommes tailliables et courvéables sans mainmorte dudit de Thoisy ; Saint Aubin il y a illec prez la forteresse de Gamay ; tailliable et courvéables sans mainmorte au seigneur dudit Gamay et du seigneur d'Espiri". Relevé en 1568 de tous ceux qui ont contribué au ban et arrière ban du duché de Bourgogne en l'an 1562 (les châteaux ne sont cités que quand ils constituent la totalité du fief). Demoiselle Philiberte de Beaurepaire, demeurant en son château de Gamay. Le 23 juillet 1602, dénombrement de la cinquième partie de la seigneurie de Saint-Aubin et Gamay à la part de la tour, par Maître Jean Blancey, chatelain d'Arnay-le-duc : il a la cinquième partie du château et de la totale justice tenant à l’autre partie appartenant au seigneur et demoiselle De Lanbrun, demoiselle Anne de Salin, Jean du May de Beaune et les dits consorts de la dit seigneurie de la tour du dit Blancey sont : Philiberte de Héliot femme du sous-lieutenant Berenger de Beaune, les enfants du feu seigneur de Brussard appelés en la succession de feu Philibert de Héliot et seigneur de Fussey, laquelle portion du seigneur de Brussard est exposée au palais de Dijon, et l’autre tiers appartient à Demoiselle de Frestonda, relicte du seigneur de Chorey, par acquêt de Jean de Héliot, héritier du seigneur de Fussey et de la dite Philiberte de Héliot et de Demoiselle Blanche de Héliot dont A. Blancey a droit. Item la cinquième partie et la moitié du fief de Jean de Fussey seigneur de Frangey qui tiennent les enfants de Chaussard au dit lieu de Saint-Aubin et Gamay .
En 1689, "au lieu de Gamay il y a un château consistant en plusieurs membres de bâtimens, une grande tour quarré, le donjon, une terrasse, un grand et large fossé autour dudit château, et le pont-levant et dormant, aisances et appartenances d'iceluy". En 1793-1794, état des châteaux provenant des émigrés, situés dans le district de Beaune. Le château de Gamay : "château fort avec créneaux aux murailles, flanqué de tours et environné de fossés. Il est dans le cas d'être démoli. Certificat de visite et reconnaissance de tous les cy-devant châteaux de l'arrondissement du district de Beaune, établi par François Guillemot, ingénieur des travaux publics, le 23 brumaire an III. J'ai reconnu qu'aux termes de la loi du 13 pluviose dernier, le château n'ayant point l'apparence d'une ancienne forteresse, n'était point dans le cas d'être démoli en entier, mais qu'il s'y trouve au couchant une grosse tour carré, extrèmement élevée, qui doit être démolie, jusqu'à la hauteur du surplus des bâtiments ; sont à rétablir l'ancienne charpente et l'ancienne couverture à cette hauteur. La face au couchant est percée de huit ouvertures pour des fusils de remparts, revêtues de pierre de taille, et la tourelle en cul de lampe en pierre de taille ; toute la pierre de taille dont ces ouvertures sont revêtues sera arrachée, et elles seront murées en maçonnerie ordinaire". Procès verbal d'adjudication de biens nationaux en date du 3 nivôse an III : le cy-devant château de Gamay estimé 5000 livres et adjugé à Jean Prudhon cultivateur demeurant à Ouroux La Montagne.
L'édifice fut racheté à la fin du XIXe siècle par la famille de Chauvigny de Blot, qui en entreprit la restauration. Le bâtiment présente tous les caractères de la maison forte bourguignonne, demeure seigneuriale très répandu au XIIIe siècle. L'édifice est constitué d'une plate-forme fossoyée trapézoïdale, ouverte sur son petit côté au nord, bâtie sur son grand côté au sud d'un logis médiéval accoté à un donjon carré, à l'est et à l'ouest de bâtiments d'enceinte plus tardifs. Au sud, le corps de logis rectangulaire et le donjon qui le flanque à l'ouest semblent solidaires et contemporains. Le donjon est constitué de deux étages carrés et un étage sur rez-de-chaussée voûté à nervure prismatique et pilier central octogonal. De nombreuses ouvertures y ont été aménagées tardivement, mais on peut attribuer à la construction primitive les fenêtres de tir hautes : deux sur chacun des murs gouttereaux du logis, une sur le mur-pignon oriental, deux sur chacune des quatre faces du donjon. Toutes le fenêtres de tir du donjon sont munies de tourillons de huchette. La tour forte, coiffée d'un toit en pavillon, est couronnée de deux souches de cheminées tubulaires au milieu des murs est et ouest, et d'une latrine à l'ouest. Cette tour est également défendue par deux archères bouchées sur la façade occidentale (à mi-hauteur), et l'angle sud-est du corps de logis est garni d'une échauguette peu saillante, sous le pan du toit, ouverte à l'est d'une unique archère à croisillon flanquante. Au nord de ce bâtiment, la cour est fermée de part et d'autre par deux bâtiments bas couverts de toit à un seul pan tournés vers l'intérieur, et dont le mur-bahut surélève les murs d'enceinte ; ce mur bahut est percé, au sud-est, de trois fenêtres de tir dominant les fossés. Dans l'angle du logis et du retour d'angle occidental se dresse une tourelle d'escalier hors-œuvre octogonale. La tour est fermée au nord par une porte charretière en arc brisé très tardive. La plate-forme est entourée de fossés revêtus plus ou moins bien conservés, ponctuellement parasités par un habitat tardif. Ils pouvaient être mis en eau par un petit fossé qui y pénètre au nord-est et court au fond de la cunette du fossé oriental.
Éléments protégés MH: le château de Gamay : inscription par arrêté du 3 décembre 1991.
château de Gamay 21190 Saint-Aubin
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