
Le château du Colombier avait deux fonctions, défense militaire et habitation seigneuriale. Du premier château subsistent le donjon et une tour. Le reste fut reconstruit en 1343 pour affronter la Guerre de Cent Ans, puis les Guerres de Religions. Les La Panouse étaient chevaliers en 1040. Raoul et Motet de La Panouse suivirent Saint Louis à la Croisade de 1248. En 1369 les Anglais furent battus près du Colombier, par Jean, comte d'Armagnac et Jean de La Panouse, sénéchal du Rouergue et père d'Almaric. Almaric épousa Marguerite de Salles-La-Source, héritière du Colombier. Deux autres mariages confortèrent la fusion des deux familles. En 1787, Joseph Comte de La Panouse reçut les honneurs de la Cour. Ses blessures de guerre mirent fin à sa carrière militaire. Son fils César Alexandre, après avoir fait la guerre d'indépendance des Etats-Unis, créa une banque, il fut député de Paris et Pair de France, son petit-fils Raoul épousa Angélique de Vogüé, héritière de Thoiry. Leur petit-fils, Antoine, blessé trois fois au combat en 1940, épousa Solange de Vogüé. En 1968, leur fils Paul a mis les animaux sauvages en liberté à Thoiry. Annabelle, son épouse, l'incita à restaurer le château du Colombier, vandalisé. Le jardin reconstruit obtint le label d'Etat, "jardin remarquable". Les animations, les jeux et le bestiaire vivant illustrent l'art de vivre au Moyen-Age et ont attiré 300.000 visiteurs en treize ans. Le château et ses jardins aident les familles à mettre en scène leur visite.
Situé en contrebas du causse, sous le village de Mondalazac, le château occupe un rebord en terrasse dominant à l'ouest la vallée du Cruou. Il s'élève au milieu d'un cirque de prairies formant une conque argilo-calcaire fertile, humidifiée par des sources. On accède au château depuis l'est par une vaste rampe herbeuse. L'édifice est complété au sud par un jardin enclos dans des murs, face à la porte d'entrée. Un donjon carré à mâchicoulis sans doute primitif, très élevé, constitue l'angle sud-est du corps de logis. Celui-ci s'organise en U autour d'une petite cour intérieure pavée. L'aile orientale qui fait suite au donjon, est la moins large. Une tour d'angle ronde est greffée à la jonction des deux ailes nord et est. La cour d'entrée est fermée par un mur percé d'une grande porte ogivale, entre deux constructions d'un étage, dont l'une comporte un escalier à vis. L'élévation est à deux étages sur l'ensemble de l'édifice, et à quatre niveaux sur le donjon. Le toit, rabaissé, repose sur d'épais corbeaux de pierre qui portaient les anciens mâchicoulis. Les versants de toiture, à égout retroussé, sont à forte pente, revêtus d'ardoise et percés de lucarnes. L'intérieur comprend, dans l'aile qui donne sur la vallée, des salles à plafonds peints. L'aile opposée conserve de petites fenêtres en accolade.
Un ancien jardin potager, clos de murs édifiés en moellons de grès, existait devant l'accès méridional du château. Il est visible sur les représentations de l'ouvrage de Montarnal en 1936. Le jardin actuel, d'inspiration médiévale, a été créé en 1997 par l'architecte-paysagiste Alain Richert, professeur à l'École nationale supérieure du paysage à Versailles, pour le compte et avec la collaboration d'Annabelle de la Panouse, propriétaire commanditaire, sur l'emplacement de cet ancien potager. L'enjeu était de recréer un jardin médiéval avec les plantes connues et utilisées au Moyen Age, depuis Charlemagne jusqu'à 1453 (chute de Constantinople). Le modèle de jardin adopté, distinct du jardin monastique voué à la contemplation, devait faire référence aux représentations de jardin liées à l'amour courtois : jardin "des délices" enclos, avec fontaine centrale, pergolas, tapis de fleurs, bancs de repos... Un important travail documentaire a précédé la création de ce jardin : 550 espèces d'arbres, d'arbustes et de plantes vivaces ont été recensés par Annabelle de La Panouse dans les écrits, tapisseries et enluminures d'époque médiévale. Le Label Jardin Remarquable a été décerné au Jardin d'Eden par le Ministère de la Culture en 2006. L'ancien parc du XIXe siècle a été réaménagé en parc animalier.
Éléments protégés MH: le château du Colombier en totalité : inscription par arrêté du 22 septembre 1995.
château du Colombier 12330 Salles-la-Source
Téléphone : 05 65 74 99 79
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