
La forteresse de Belcastel est donnée au Xe siècle par Adhémar des Echelles à l'abbaye de Saint-Martin de Tulle, dont le cartulaire mentionne un siècle et demi plus tard une famille de Belcastel, qui a pris le nom du lieu qu'elle occupe. La seigneurie est partagée entre les Belcastel, une branche des Cardaillac, une branche des Cosnac et plusieurs chevaliers en 1234, lorsque leur suzerain Pons de Gourdon cède tous ses droits sur Belcastel à l'abbaye de Tulle, qui en avait donc été dessaisie. A la fin du XIIIe siècle et au siècle suivant apparaissent comme co-seigneurs Stéphani de Valon puis Guillaume de Thémines. En 1348, Belcastel est l'une des premières places fortes prises par les Anglais. Passé des Thémines aux Vassal puis aux Hébrard de Saint-Sulpice, Belcastel est apporté en dot à Antoine de Bauze par Marguerite d'Hébrard en 1441. Raymond de Bauze, mentionné en 1484, est qualifié de chevalier et de seigneur de Belcastel lors du dénombrement de 1504. Les armoiries portées par une clé de voûte permettent de lui attribuer la construction de la chapelle, la reconstruction du château paraissant un peu plus tardive. En 1547, Belcastel passe par mariage à Antoine de Lion, dont la famille se maintient dans les lieux jusqu'en 1650. Au XIXe siècle, les bâtiments sont en ruines et le château est entièrement restauré, voire reconstruit, vers 1895 par Marie-Thérèse Gheerbrant.
Le château a été édifié à la pointe d'un piton rocheux, au confluent de la Dordogne et de l'Ouysse. Le site est encore en partie circonscrit par un mur de soutènement scandé de tourelles rondes, vestige de l'enceinte du XVe ou XVIe siècle. Le logis, contre lequel une tour d'escalier a été adossée au XVIe siècle, a conservé son plan de masse et la plus grande partie des maçonneries de ses élévations. Sur le rebord de l'escarpement nord, un second bâtiment nettement séparé du premier ouvre sur la cour (élévation sud) par deux grandes arcades dont l'une semble appartenir à l'état médiéval de même que l'une des deux lancettes en arc brisé chanfreiné apparentes à l'étage. L'élévation opposée à l'aplomb de la falaise présente les vestiges d'une fenêtre géminée couverte par arcs rilobés monolithes reposant sur des cordons d'imposte biseautés. La chapelle date pour l'essentiel du XVe ou du XVIe siècle.
En 1973, l'architecte français Fernand Pouillon découvrit les vestiges de Belcastel et séduit par le lieu, mit son inspiration, son génie au service de la forteresse qu’il restaura durant huit ans. Ainsi dix maçons algériens percèrent une carrière de pierres dans une colline située au dessus du château, contribuant à ériger l'ensemble des tours et des murailles en n’utilisant ni grue ni machine. Des maîtres verriers travaillèrent sur le site, créant 85 fenêtres, intégrant en leur centre des vitraux du XVIe siècle, peints à la main. Après l’achèvement triomphal de la restauration, Fernand Pouillon installa au château sa résidence principale. La renaissance du joyau que représentait désormais leur village a encouragé les habitants de Belcastel à étendre la restauration aux routes et maisons, belles certes, mais dégradées. Deux décennies après la mort de Fernand Pouillon, les propriétaires actuels ont acheté la forteresse et ont commencé à transformer la structure en un lieu sûr et accueillant pour les visiteurs. Aujourd'hui, le château est ouvert au public qui peut admirer cinq cours, les douves, une douzaine de salles, une collection d'armures originales du XVIe siècle et d’incomparables points de vue...
Éléments protégés MH: le château de Belcastel en totalité : inscription par arrêté du 5 mars 1928.
forteresse de Belcastel 12390 Belcastel
Téléphone : 05 65 64 42 16
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Donner votre avis sur ce château