
Possession au XIIIe siècle de la famille chevaleresque de ce nom, la terre de Villemereuil appartint au XIVe siècle aux Dinteville puis aux Foissy qui, au début du XVIe siècle obtinrent l'autorisation de doter leur château d'un pont-levis. Claude V Molé, acquéreur du domaine en 1656, appartenait à la branche ainée d'une importante famille de négociants Troyens dont la branche cadette s'illustra au parlement de Paris et au gouvernement; seigneur de Villy, maitre d'hotel ordinaire du Roi, il épousa la fille de Jérome de Mesgrigny, seigneur de Villebertin. C'est à lui qu'il faut attribuer la reconstruction du château dont l'inventaire, dressé après sa mort en 1660, donne d'interessantes précisions. L'édifice est situé à l'écart, au milieu de bois et d'un grand parc. Du château de Foissy subsistent deux jolis pavillons en craie, baignés par l'eau des fossés, dont l'un est flanqué d'une tourelle. La demeure actuelle, en retrait, Jean-Jérome Molé l'a construite en brique en style Louis XIII. Dans les années 1675-1695, Pierre-Francois Molé, capitaine au régiment de Navarre en fit sa résidence habituelle. Jean-Jérome Molé, Lieutenant des Maréchaux de France en Champagne, mourut sans postérité en 1727, laissant ainsi le château à sa femme Françoise Thomassin. Par héritages successifs, le domaine échut à Nicolas de Corberon, Président au conseil supérieur d'Alsace, à l'abbé de Corberon son frère et à Marie Béatrice Dupré d'Houville qui se fixa à Chasseneuil et le vendit en 1776. L'acquéreur, Nicola Bonamy, ancien Directeur général des fermes à Lyon, est l'ancètre d'Eugéne Bonamy de Villemereuil, qui présida le Conseil Général au milieu du XIXe siècle, et du propriétaire actuel, Gérard Bonamy de Villemereuil actuel maire de Villemereil qui y est résident avec sa famille.
Le château comprend un long corps de logis couvert d’un toit de tuiles, élevé d’un rez-de-chaussée bas et d’un piano nobile. Sur la maçonnerie de briques se détachent des chaînes de pierre, appareillées en besace aux angles, en harpe autour des baies. Des pavillons quadrangulaires viennent encadrer chacune des façades. Larges et presque détachés, les pavillons antérieurs réduisent le développement de la façade sur cour. L'une de leurs portes basses, surmontées de pots-à-feu profilés en toupie, dessert un bel escalier de bois à balustres desservant trois niveaux. Les pavillons arrière, placés aux angles, doivent leur plan carré et leur forte saillie, identique sur chacune des façades, à leur rôle défensif: leurs petites meurtrières, ménagées dans des carreaux de pierre, au niveau des douves comme à celui de l’étage principal, permettaient de flanquer les abords. Les trois fenêtres centrales du piano mobile ont été agrandies par la suppression de leurs allèges, lors de la création du grand salon. Sur la cour, un perron à double révolution permit alors d’accéder à la porte basse, encadrée de pilastres à chapiteaux ioniques et surmontée d’un grand fronton inachevé. A l’arrière, des pilastres analogues vinrent orner la baie du rez-de-chaussée, sous un élégant balcon en fer forgé du XVIIIe siècle. Isolés depuis la suppression du corps de dépendances qui faisait face au logis, les deux pavillons en moellons qui marquent les angles de la cour doivent remonter au XVIe siècle, à en juger par le style de leurs consoles. L’un d’eux a conservé sa tourelle d’angle.
Éléments protégés MH: les façades et les toitures du corps de logis principal et des deux pavillons du château : inscription par arrêté du 25 octobre 1971.
château de Villemereuil 10800 Villemereuil
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