
La terre de Fiches a été acquise à la fin du XVIe siècle par Jean de Roubert, ou Robert, juge-mage au comté de Foix en 1600 puis conseiller au Parlement de Toulouse; sa famille conserve ses propriétés au XVIIe siècle (188 hectares en 1612 puis 187 en 1671), mais s'éteint au XVIIIe siècle et le nouveau propriétaire du château, Joseph Faure, avocat puis président du présidial de Pamiers, ne possède plus que la métairie de Fiches et quelques terres. Le premier logis flanqué d'une tour carrée est peut-être construit pour Jean de Robert vers 1600. Le deuxième logis peut être daté du second quart du XVIIe siècle, d'après la forme des fenêtres à alternance pierre et brique et l'emplacement de l'escalier, et devrait donc être attribué à Charles de Robert, marié avant 1640 à Anne-Louise de Labarthe de Cassignan, décédée en 1642. Des aménagements, et le décor d'un deuxième plafond, auraient été réalisés dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Le château est acheté vers 1715 par Joseph Faure, dit de Fiches, président au présidial de Pamiers de 1718 à 1773: le logis est mis au goût du jour par la modification des fenêtres sur cour et de nouveaux aménagements intérieurs. Si le territoire de Verniolle ne compte aucune terre noble à la fin du XVIIe siècle, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle la carte de Cassini figure un château à Fiches, ce qui laisserait entendre que le propriétaire a acquis les droits de justice. Jean Joseph Adrien Fauré de Fiches, né vers 1775 et mort en 1858, réside à Fiches; il est auditeur de Lamarck en 1821 puis conseiller général. On lui doit sans doute la construction de l'orangerie, dont l'une des baies remployées dans la façade sur cour du logis porte la date de 1820, et peut-être celle du pigeonnier et l'aménagement du parc. Les derniers travaux significatifs ne sont peut-être pas antérieurs à la fin du XIXe siècle avec démolition du corps de bâtiment qui fermait la cour au sud, remplacé par une grille, remploi des baies de l'orangerie, gypseries du salon du rez-de-chaussée...
Le château est situé aux confins du territoire de Verniolle, une partie du parc se trouvant sur la commune de Varilhes, éloigné de deux à trois kilomètres des deux villages et de moins de sept kilomètres de Pamiers. L'édifice est constitué d'un corps de bâtiment central à deux étages et de deux ailes de communs plus basses encadrant une cour à peu près carrée, fermée au sud par une grille portée par un muret. L'aile orientale, qui a accueilli un chai, est en fait le premier logis, construit vers 1600, flanqué à son angle sud-est d'une tour carrée munie de nombreuses fenêtres de tir, aujourd'hui masquée par des constructions adventices que les traces de boucharde sur les encadrements des baies situent au XIXe siècle. L'élévation sur cour de ce premier logis conserve deux fenêtres carrées qui ont perdu leurs croisées de pierre. Si la façade sur cour du corps de logis principal, remaniée au XVIIIe siècle et à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe, est entièrement enduite et ne permet guère l'analyse, son élévation postérieure, mieux conservée, permet en revanche de restituer ses dispositions d'origine, et en particulier la deuxième échauguette qui se trouvait probablement à l'angle nord-ouest. Le plan se caractérise par un grand vestibule d'entrée, équipé d'une cheminée, qui donne accès à l'escalier rejeté sur le côté ouest. A l'est, un salon présente un décor de gypseries néo-Rocaille, aux armes des Faure et des Simorre; la cuisine occupe l'extrémité du bâtiment. Le grand escalier, qui dessert les deux étages, est à mur-noyau et volées droites; ses marches sont constituées de madriers, les paliers et repos sont couverts de voûtes d'ogives. Au premier étage, le plafond peint "au bestiaire" du grand salon superposé au vestibule d'entrée est toujours resté apparent. Le plafond "à décor bleu", de la deuxième moitié du XVIIe siècle, du salon voisin à l'est a en revanche été masqué par un plafond en plâtre, quand on y a aménagé un cabinet au XVIIIe siècle. De la seconde moitié du XVIIe siècle date peut-être aussi l'alcôve de la chambre est où a été retrouvée une frise peinte contenant un monogramme malheureusement non déchiffré. Les chambres du deuxième étage résultent pour l'essentiel d'aménagements des XVIIIe et XIXe siècles.
Éléments protégés MH: les façades et les toitures du château, ainsi que l'escalier principal du corps de logis, le plafond peint de la grande salle du premier étage et le plafond de la salle contiguë à cette grande salle : inscription par arrêté du 29 avril 2005.
château de Fiches 09340 Verniolle
Téléphone : 06 70 07 35 83
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