Châteaux de France inscrits et classés au titre des Monuments Historiques

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Château de Salmaise

Première mention le 25 novembre 1003, lorsque Hugues, pour le salut de son âme et celui de son épouse Hermengarde, à l'occasion de la sépulture de son fils, donne "à notre Dame et à Saint-Bénigne, martyr", entre les mains de l'abbé Guillaume, des bien-fonds sis en Auxois vers Salmaise et Présilly, proches des terres du seigneur Humbert. En 1009, Atelon, Giraud et Messint vendent aux clercs de l'église du château de Salmaise pour le prix de 15 sous un meix avec une vigne et terre arable, à Présilly, au comté d'Auxois. En 1020, Galon, comte d'Auxois et de Duesmois, son frère Gautier, Garnier de Sombernon, Humbert, avoué de Salmaise et son frère Girard font tradition au prieuré de Salmaise de leur part d'hérédité, sise aux portes du château de ce lieu. En 1030, Humbert Ier, sire de Salmaise, donne au prieuré Notre-Dame, pour le repos de l'âme de son frère Girard, clerc tué, un meix seigneurial sis à Salmaise, avec un serf et sa famille. En 1123, Mille de Frolois, sire de Salmaise, se trouvant à l'article de la mort, donne à Saint-Bénigne le moulin situé en dessous de son château, une serve et ses fils, et renonce à ses prétentions sur Diénay. En juin 1239, Guillaume de Mont-Saint-Jean donne au duc tout ce qu'il avoit au château de Vergy, moyennant que ledit duc donne sa fille Marguerite à Guillaume, fils dudit Messire Guillaume pour être sa femme ; appert aussi que le chastel dudit Mont-Saint-Jean ne sera plus jurable ni rendable audit duc, mais demeurera fief lige dudit duc. Et à cause de ce, celui de ses fils qui épousera la fille du duc aura Salmaise et Othoisey avec leurs dépendances. 

 Le 5 février 1305, Jean de Chaudenay, chevalier, sire de Blaisy, et Hugues du Sauvement, bailli d’Auxois, viennent au château de Salmaise pour demander au nom de Robert, duc de Bourgogne, à noble homme monseigneur Etienne, chevalier, seigneur de Mont-Saint-Jean, la rendue du château de Salmaise. Accompagné d’un juré royal, ils demandent les clefs du château, par une lettre de Robert qui demande que lui soit rendu les châteaux de Salmaise et de la Motte d’Othoisey, qui lui sont jurables et rendables. Etienne s’exécute, et les envoyés du roi mettent des gardes à Salmaise. Le 7 férier, les mêmes se retrouvent devant le château de la Mote d’Othoisy, qu’étienne leur rend pareillement. En 1334, Hugnon et Barthélémy, frères, fils et héritiers de Etienne, seigneur de Salmaise, tiennent en fief lige du duc, savoir le château de Mont-Saint-Jean, jurable et rendable ; le château de Salmaise ; le château de la Mothe-Otoisey ; leur maison de Morrey ; et toute juridiction. En 1335, compte de Mathieu Bedey, châtelain du duc de Bourgogne pour Salmaise... Dépense de l'hôtel de Madame la duchesse à Salmaise. Gages de Jean Bagay, arbalétrier, qui avait gardé le château de Salmaise, nuit et jour, depuis le 20 avril 1336 jusqu’au 5 septembre suivant. Il eut 12 deniers par jour. En 1348, réparations faites à la salle du château de Salmaise derrière la chapelle et devers le Couhard, au donjon, aux tours Laurence et de la Porte, et aux greniers. En 1348, le second châtelain est Gautherot de Saulx. 

 Le 31 décembre 1348, Jean de Frôlois, seigneur de Molinot, tient en fief lige du duc les choses suivantes : premièrement le château et la ville de Molinot, les Hées, Sanvignes, Montricourt, ensemble les appartenances d'icelles, lesquelle choses mouvoient du fief du château de Salmaise ; item les villes de Pernant, de Cussey-la-Colonne ensemble les appartenances, qui meuvent du fief du château de Frôlois ; item la maison forte de Serrigney, ensemble les appartenances et tout ce que j'ai en la ville de Demigney ; item la moitié de la maison de Bouex ensemble la moitié de la terre appartenant à ladite maison ; item les Barres d'Orsans et tout ce que j'ai à Charrey et Arconcey ; item la maison fort de Chorrey emprès Beaune close de fossés ensemble les appartenances : item la maison fort de Posange et les appartenances et rerefief, pour ce que Messire Mile de Frolois à qui elle appartient la tient de moi en fief; item la ville de Montaigney près Montbart et Montfort... Lesquelles choses ledit duc ma mis... tout a un seul fief et a un homage et service a tout jours mais, et ledit Jean et ses hoirs ne pourront être contraints fors que à un seul fief, un hommage et un servie à cause de la duché de Bourgogne tant seulement, lequel fief, hommage et service, ledit duc ote, mue et change de lieux et fiefs d'où ils étaient et les met au propre domaine et service dudit duché. En 1359, quittance par Oudot de Sauvigny, châtelain de Salmaise. Le 17 novembre 1364, le duc couche à Salmaise et le lendemain, il dine à Salmaise.


 Le 5 octobre 1371, Marguerite de Frôlois, dame de Châtillon-en-Basois et de Molinot tient en fief du duc les choses suivantes : premièrement le château et la ville de Molinot, les Hées, Sanvignes, Montricourt, Vernicourt, ensemble les appartenances d'icelles, lesquelle choses mouvoient du fief du château de Salmaise ; item les villes de Pernant, de Cussey-la-Colonne ensemble les appartenances, qui meuvent du fief du château de Frôlois ; item la moitié de la maison forte de Bouex ensemble la moitié de la terre appartenant à ladite maison ; item la maison fort de Serrigney, ensemble les appartenances et tout ce que j'ai en la ville de Demigney ; item les Barres d'Orsans et tout ce que j'ai à Charrey et Arconcey ; item la maison fort de Chaurey près Beaune close de fossés ensemble les appartenances : item le fief de la maison fort de Posange que tiennent de moi en rerefié les hoirs Messire Mile de Frôlois ; item la ville de Montaigney près Montbart et Montfort, et la vigne de Rougemont. En 1373, reconstruction de la coiffe de bois de la Tour Neuve, appelée Dame Laurence. En 1408-1409, compte de Dommoingin Vaultherin, châtelain, à la suite duquel est le compte de la gruerie. Travaux de charpenterie pour l’établissement du pont qui précédait le berle (fortification en avant de la porte) du château de Salmaise. En 1415-1417, compte de Jacquot Varnier. Construction d’un étage nouveau. "Dépenses pour tailler les machicoulis, qui estoient tout à l’entour de la tour de bourse de Bureal et faire des corbeaux ou encorbellement tout à l’entour de ladite tour, élever sur les corbeaux un parpaings et faire des crochets de fer, pour pendre les manteaux d’iceulx créneaux".

 Le 11 mai 1444, lettres patentes du duc pour l'exécution de celles du 2 mars précédant portant don de la maison forte, terre et revenus de Salmaise en Auxois à Guillaume Dubois, écuyer, au rachat de 3000 livres, et à la fin de la liasse est une confirmation par le duc Charles en faveur d'Antoine Dubois, fils dudit Guillaume. En 1474, Antoine Dubois, écuyer, tient le châtel et châtellenie de Salmaise-le-Duc, étant en fief du duc et sous son bon plaisir en toute justice haute, moyenne et basse, de quelle châtellenie sont compris les villages de Salmaise, Présilly, Boux, les Bordes, une partie de Verrey, tous étant de la prévôté de Salmaise. Plus une maison audit Salmaise appelée la Tour. En octobre 1478, lettre patente de Louis XI contenant que pour récompenser Philippe de Hochberg, maréchal de Bourgogne, des services qu'il avait rendu à l'État, et que en faveur du mariage avec Marie de Savoie, sa majesté leur avait donné les terres et seigneuries de Montbard et Salmaise pour eux et leurs héritiers mâles et femelles descendant d'eux en loyal mariage. Blois le 27 octobre 1483, Charles, roi de France, confirme à Philippe de Hochberg, maréchal de Bourgogne, les dons des seigneuries de Mipont, Époisse, Montbard, Salmaise et Villaines. Le 12 avril 1578, Henri III, par la grâce de Dieu roi de France et de Pologne, autorisons notre bien aimée cousine, Dame Françoise d'Orléans, à faire reconnaître ses droits seigneuriaux en la châtellenie de Salmaise. La châtellenie de Salmaise, avec ses dépendances, appartient à ladite dame par droit patrimonial, en bonne possession et jouissance. Les terres lui appartiennent en toute justice haute, moyenne et basse, et les habitans sont ses sujets. Le chastel et maison forte lui appartiennent...

 En 1592, le vicomte Jean de Tavannes, lieutenant en Bourgogne du duc de Mayenne prit le château de Salmaise proche de Flavigny. En 1690, château et terre reviennent au domaine, puis sont engagés successivement à divers propriétaires qui laissent les bâtiments à l'abandon. Le 26 juillet 1701, enquête demandée par le chapelain de la chapelle Saint-Simond érigée au château de Salmaise. Procès verbal des visites faites les 16 et 18 juillet 1727 des petits domaines dépendant d'Aisey-le-Duc, à la requête du vicomte de Tavannes, engagiste desdits petits domaines avec ceux de Salmaise par contrat des 26 juillet 1726. Quant au château de Salmaise, il est entièrement ruiné depuis plus de 100 ans, et les bois ont été volés. N'y ayant aucun autre bâtiment, moulin ni usine dépendant de ladite seigneurie de Salmaise, mais bien un parc d'environ 80 arpents de bois qui n'est distant que d'environ 20 pas du château. Le 24 fevrier 1791, biens dependant et contenant le ci devant domaine du roy, situé sur la municipalité de Salmaise. Article Ier : l’enceinte d’un ancien chateau où il ni existe plus que des vestiges d’ancien murs dans lequel se trouve une chenevière de la continence de cent perches, à coté d’icelle et toujours dans la même encinte une chambre qui menace ruine de toute part, le tout situé sur le sommet de la montagne tenant le tout de levant aux terres labourable appartenant à plusieurs particuliers, de couchant à un vergé appartenant au sr Beleurge notaire, de midy tant au sr Tribolet de Dijon qu’à une chenevière rapporté sous l’article si dessous, et de septentrion au vallon estimé pour le revenu annuelle à 20 livres.

 Le château de Salmaise, qui domine la vallée de l'Oze, est bâti sur une avancée triangulaire du plateau, dont il était séparé à l'est par deux profonds fossés taillés dans le roc. Le corps de logis principal, dont la célèbre silhouette domine le village et la vallée, occupe le flanc sud de l'éperon ; les communs sont bâtis en arc de cercle le long du fossé à l'est ; le flanc nord est protégé par un parapet irrégulier dont le plan suit les saillies du rocher. Le corps de logis principal se compose, d'ouest en est, d'une tour rectangulaire sous toit de pavillon, d'un bâtiment à quatre portées de charpente et d'une grange formant angle entre le logis et le fossé. Ces trois bâtiments sont bâtis sur escarpe, et sur un étage de soubassement (un second étage de soubassement a été aménagé dans un renflement de l'angle sud-est de la tour). La tour, en saillie sur le corps de logis, a un rez-de chaussée et un étage carré ; elle est percée de fenêtres à croisée au sud, de fenêtres à traverse au nord. La façade ouest est dominée par une souche de cheminée polylobée sur base carrée. L'angle nord-est, sur la cour, est garni d'une tourelle d'escalier hexagonale hors-œuvre de deux étages, qui dépasse donc d'un étage la tour carrée et sert de guette. Le bâtiment central, à un étage carré, est ouvert au sud par de belles croisées (deux par étage) à l'ouest, et par des baies plus simples à l'est. Cette façade est structurée par deux contreforts à ressaut, et par trois cordons se prolongeant partiellement sur la tour. La façade sur cour, très restaurée, n'a gardé aucun élément médiéval identifiable. Les communs, dominant les fossés, sont largement ouverts sur la cour, et présentent sur l'extérieur une austère façade aveugle. Seul le bâtiment nord présente des caractéristiques défensives : il s'agit d'un corps de bâtiment carré (vraisemblablement la base d'une tour) à un rez-de-chaussée sur escarpe et soubassement, entièrement bâti en bossage rustique à ciselure relevée. L'étage de soubassement donne accès à une canonnière et à une poterne ouverte à l'extrémité nord du fossé. Au milieu de la cour, une chapelle qui était romane a été démontée et rebâtie entre 1987 et 1993. Le reste de la cour a subi des décapages sans surveillance archéologique. Devant la porte, qui vient d'être remontée, un premier fossé est en phase de comblement. Le second fossé, plus à l'est, n'est plus qu'une légère dépression. 

 Éléments protégés MH: la chapelle : inscription par arrêté du 25 septembre 1928. Les restes de l'ancien château : inscription par arrêté du 26 novembre 1928. 

 château de Salmaise 21690 Salmaise

 

Château de Sainte Colombe

Au XVe siècle, les terres de Sainte Colombe appartenaient aux Ducs de Bourgogne, le village comptait onze feux avec une population de 60 habitants. Jacques Filsjean, gouverneur de la chancellerie du Parlement de Bourgogne fait bâtir, en 1640, le château à proximité de l'église. Le village se développe autour de l'ascension sociale de la famille Filsjean, comptant parmi elle plusieurs conseillers du roi aux Etats de Bourgogne. En 1775 la famille Filsjean est compromise dans les spéculations de la "guerre des Farines" et Jean Charles Filsjean est mis à mort par la population de Vitteaux sous la Révolution. La demeure revient à de lointains cousins et est utilisée comme exploitation agricole, elle connait une phase de dégradation importante, aggravée au début du XXe siècle. Elle est rachetée par des fermiers, leurs descendants, nés au château, ont fait confiance à l'association Arcade qui, depuis, restaure ce bel ensemble architectural... 

 Éléments protégés MH: le château en totalité, les communs et la terrasse : inscription par arrêté du 23 août 1991. château de Sainte Colombe 21350 Sainte-Colombe 

 Téléphone : 06 80 17 14 21 

Château de Saint Apollinaire

Le 1er mars 1043, Robert, duc de Bourgogne, renonce en faveur de Saint-Bénigne de Dijon aux droits de gîte qu'il prenait sur les trois villas d'Aguilly, Crosmois et Sully, dans la paroisse de Saint-Apollinaire. En 1249, Pierre Pestot d'Etaule, chevalier, renonce en faveur de Saint-Bénigne à tous les droits que ces ancêtres réclamaient sur le territoire de Saint-Apollinaire. En 1362, Jeanne Pestot d'Etaule, héritière d'un alleu à Saint-Apollinaire, épouse Jehan le Guepet, écuyer, seigneur d'Arc. Le 14 août 1389, Philippe Pestot d'Estaules, escuyer, vent à Maistre Dreue Felise, conseiller Monseigneur le Duc de Bourgogne, et à Jehanne sa femme, "la moitié pour indivis de tous les heritaiges et de toute la terre qui ja furent à feu damoiselle Marguerite d'Estaules sa tante, à lui, et à dame Jehanne d'Estaules sa soeur, femme de messire Jehan Le Guespet d'Arc sur Tille, eschois et advenuz à chacun pour la moitié tant en maisons, maisures, curtilz, places, terres arables et non arables, prez comme vergiers aultres quelxconques touz de franc aleu, assiz estant situés tant es villes de Sainct Appolomey, de Suilley prez, comme es finaige territoires et appartenances d'icelles villes". En 1396, on confisque les biens de Jean le Guespet, mais il garde la motte, car celle-ci appartient à sa femme. En 1448, Perreault Pigot témoigne que trente ans plus tôt, Jean de Martigny lui a fait mettre des poissons dans les fossés de la motte : c'est la première attestation de fossés à Saint-Apollinaire, mais c'est peut-être un faux témoignage.

 En 1474, Pierre Baudot, licencié en loi, conseillé avocat fiscal du duc, tient en franc alleu a "saint Apolomey une mothe fossoyée de fossés, une grange et colombier. Noble homme et sage maistre Pierre Bauldot licencié es lois, conseiller et avocat fiscal de Monseigneur très redouté et souverain Seigneur monsieur le duc de Bourgogne, tient et possède de franc alleud comme il dit par ses déclarations mentionnées audit regard felle VI au lieu de Saint-Apolomey une mothe foussoyée de foussez, une grange et colombier ensemble les héritages et lieutenance en toute justice haulte, moyenne et basse en valeur de vingt livres tournois de rente chacun an. Et en teste de ladicte déclaration est escript que le procureur de Monseigneur maintient et prétend les mothe et aultres choses dessusdictes estre de la haulte justice d'icelluy Monseigneur, et comme est tout le village dudict sainct Apolomey. (suivent ses biens et revenus de Marey-sur-Tille et Selongey, qui rapportent trente livres tournois de rente) Ainsi doibt fournir ung archier ou conseillier a cheval habillé selon ladicte ordonnance de Monseigneur". Le 23 septembre 1503, sentence définitive faisant titre pour noble Philippe Baudot, seigneur de Chaudenay et de la Motte de Saint-Apollinaire, au fait de la totale justice, haute moyenne et basse de ladite motte. En 1513, Pierre Tabourot, seigneur de Saint-Apollinaire, y possède une tour carrée de pierre qui résiste aux siège des Suisses. Sa seigneurie se limite à l'enclos du château, dans lequel il a toute justice.1111

 Jean Morin, qui a acheté en 1529 "la tour de Saint Appolomey lez Dijon avec les mex, maison, granges, foussez, terres, preys et autres héritaiges en dépendnant" sur les héritiers de Lazare Baudot, écuyer, ne sait si elle est de franc alleu ou de fief ; aussi, pour ne pas encourir le risque de la commise, il demande au roi de France l'autorisation d'en prendre possession. En 1572, Bernarde Thierry, veuve de Guillaume Tabourot, seigneur de la Tour de Saint-Apollinaire. Le 10 février 1574, donation de tous ses biens par Bernarde Thierry, relicte de noble sire Guillaume Tabourot, sire de la Tour Saint-Apoliney, avocat au parlement de Bourgogne, en faveur de Didière Tabourot, femme de noble messire Bernard Coussin. Le 20 mars 1686, aveux et dénombrement fait par Theodecte Tabourot pour son fief de la tour de Saint Apollinaire. "Tour carrée construitte en pierres de taille couverte de thuilles plombées, et sur les coings d'icelle, du coté de la rue, sont quatre petites tournelles construites de charpente et couvertes de pareilles thuilles que ladite tour, dans laquelle il y a deux chambres hautes au-dessous desquelles est une porterie, et a coté un celier, et laquelle tour joint une remise, à costé de laquelle remise est un corps de logis bastit aussi de charpente avec des palesonces garny de terres d'argille, dans lequel corps de logis il y a deux chambres basses, l'une servant de cuisine pour reserrer les viandes, sur laquelle est une petite chambre haute, joignant laquelle est un seuil, le tout couvert de thuilles communes ; de plus en une grange avec une cour fermée partie par ladite tour corp de logis, et desdites estables, au bout de laquelle cour, du coté de bize, est un colombier à six pans...".

 Le 11 décembre 1709, aveux de Dame Guiette Papillon, veuve deTheodet Tabourot : "Tour carrée construite en pierres de taille couverte de thuilles plombées, et sur les deux coings d'icelle, du coté de la rue, sont deux petites tournelles construites de charpente, et couvertes de pareilles thuilles que ladite tour, dans laquelle il y a deux chambres hautes au-dessous desquelles est une porterie, et a coté un celier, et laquelle tour joint une remise, à costé de laquelle remise est un corps de logis bastit aussi de charpente avec des palesonces garny de terres d'argille, dans lequel corps de logis il y a deux chambres basses, l'une servant de cuisine, sur laquelle est une petite chambre haute, joignant laquelle est un seuil, le tout couvert de thuilles communes ; de plus en une grange concistant en une bergerie et estable, le tout couvert partie de laves et de paille, avec une cour fermée partie par ladite tour corp de logis, et desdites estables, au bout de laquelle cour, du coté de bize, est un colombier à six pans construit de pierres et couvert de laves, sous lequel est une voute servant de laiterie, le tout environné d'un fossé, dont partie est rempli d'eau. Et pour entrer dans lesdits logements, il faut passer par un pont levi qui est sous ladite tour, et autour de ladite maison est un jardin potager et un verger et un pré, le tout concistant en six journaux ou environ, dont partie est fermée par une haye vive et haute sans aucune cloture, admodiés annuellement la somme de 90 livres.

 Le 16 décembre 1722, dénombrement de la tour de Saint-Apollinaire par Charles Taupin. En 1731, aveux et dénombrement du fief de la Tour par les dames du Refuge : "une tour carrée, une maison de galandi, des écuries, un colombier en pied, une grande cour, une bergerie, un fossé rempli d'eau autour. Un jardin de trois quartiers, un enclos d'environ huit journaux environnants, une justice haute, moyenne et basse sur ces terres. Le fief est mouvant du roi à cause de son duché de Bourgogne". Le 18 mars 1763, dénombrement du fief de la Tour Saint-Apollinaire près Dijon, par Pierre Baudot, docteur en médecine, en qualité d'homme vivant et mouvant des religieuses Ursulines de Dijon, qui l'ont acquis des dames du Refuge de la même ville pour 500 livres. Ce fief consiste en une tour carrée avec pont-levis et autres bâtiments entourés de fossés remplis d'eau, un jardin de trois quartiers et un enclos d'environ 8 journaux avec toute justice dans ledit bâtiment et enclos. L'abbé Courtépée mentionne en 1774, le château, appelé anciennement la Tour ou la Motte de Saint-Apollinaire, échappa aux flamme en 1513. C'est une belle tour quarrée, environnée de fossés et d'un enclos vaste et précieux par la nature du terrain. Joanne en 1869 : restes d'un château. Sur les photos en 1916, la maison forte n'est constituée que d'une tour-porche accostée d'un bâtiment rectangulaire au nord. La façade sur cour de la tour porche n'est ouverte que d'une unique fenêtre à meneau au droit de la porte charretière.

 La tour de Saint-Apollinaire, qui fait actuellement office de mairie, est une maison forte sur plate-forme fossoyée rectangulaire, qui a subi des transformations assez malheureuses aux XIXe et XXe siècles. Du bâtiment principal néogothique, à l'ouest de la plate-forme, émerge encore la silhouette d'une tour-porche pentagonale, dont la façade occidentale, surplombant les douves, forme un angle saillant pour épouser les contours irréguliers de la plate-forme. Cette façade, bâtie en moyen appareil, était percée d'une porte charretière plein-cintre avec porte piétonne rectangulaire à gauche, surmontées des trois rainures de flèches du pont-levis, détruites autour de 1970 par le percement de fenêtres. Au-dessus de la porte charretière se lit l'inscription "Tot tibi sunt potes Virgo, quot sidera cœlo" surmontée d'une console sans sa statue, le tout vraisemblablement dû à l'occupation du site par les ursulines. Le linteau à accolade de la porte piétonne porte l'inscription, qui semble plus récente : "pulsanti aperiatur". La porte est protégée à droite par une canonnière à ébrasement externe ovale. La façade orientale, côté cour, bâtie en petit appareil, est percée d'une unique porte charretière ; la porte piétonne visible à l'extérieur n'a pas sa réplique sur la façade interne. Cette porte est surmontée d'une fenêtre à meneau au premier étage et d'une baie simple au second ; les autres baies sont des ajouts tardifs. L'ensemble de la tour est couronnée d'une rangée de corbeaux à trois ressaut prévus pour porter un hourd. Gascon (1899) prétend qu'il y avait une chapelle avec crypte à droite de la porte d'entrée. Au nord de la plate-forme, près du puits, se dresse un pigeonnier hexagonal du XVIe siècle, portant le millésime 1553. Les fossés, encore en eau, semblent avoir été réduits en largeur, notamment au nord. 

 Éléments protégés MH: le château de Saint Apollinaire en totalité : inscription par arrêté du 26 octobre 1927. 

 château de Saint Apollinaire 21850 Saint-Apollinaire

 

Château de Saint Anthot

Plusieurs seigneurs, dont une lignée portait le nom de Saint-Anthot, se partagèrent le fief jusqu'au XVIIe siècle. Alors la terre fut tout entière réunie entre les mains de la famille de Sommièvre, puis elle passa par mariages, aux La Madeleine de Ragny et, au début du XVIIIe siècle, aux Massol qui rebâtirent le château en conservant une tour mentionnée aux XVIe et XVIIe siècle. En 1865, ce château fut vendu à la famille Raviot qui le restaura, édifia par souci de symétrie une deuxième tour et confia au paysagiste parisien, Edouard André, l'aménagement d'un jardin paysager.1111 

 En bordure de plateau, dominant le village au nord, le château, d'aspect globalement moderne, est composé d'un corps de bâtiment flanqué de deux ailes en retour sur la façade antérieure et de deux tours rondes sur la façade postérieure. Ces deux tours sont percées au rez-de-chaussée et à l'étage par des canonnières à ébrasement externe rectangulaire, et par des baies à linteau en accolade, dont le dessin semble trop souple pour être médiéval. Sur le fronton du portail les armes de la famille Massol. 

 château de Saint Anthot 21540 Saint-Anthot

   

Château de Rougemont

La première trace écrite date de 1097 : "J’ai rétabli la paix à Saint-Pierre entre d’une part Geoffroy de Preugny, son frère, leurs épouses et leurs fils, la femme d’Eudes et la femme d’Henri et ses fils, la femme de Jean de Pouillenay et ses fils et toute leur famille, très grande et illustre, et d’autre part Renaud de La Roche, ayant donné 30 sous à Eudes, vicomte de Rougemont. Témoins les noms ci-dessous : Gislebert le Jeune, Thibaud Mant, Renault de la Roche, Gislebert de la Tour, Haganon de la Roche, Hugues Miscus, Jocelin, Gérard de Duesme, Brunard, Renauld de Flavigny". Après Pâques, l'an de Notre Seigneur 1172, le comte de Hainaut vint à un tournois donné en Bourgogne entre Montbard et Rougemont avec environ 100 chevaliers équipés à ses frais ; et comme le comte de Nevers sur les terres duquel se trouvait le château de Rougemont avait fait défense à tous les étrangers de participer à ce tournois, il refusa de donner l'hospitalité au comte de Hainaut dans son château de Rougemont. En 1210, Hervé, comte de Nevers, cède à son seigneur le duc Eudes III de Bourgogne son château de Grignon et ses dépendances, et reçoit en échange Rougemont, Asnières, Liernais, Island, les fief de la Roche-en-Brénil et Alligny, 300 Livres pour fortifier Liernais, Island, Allerey, la garde de Liernay et l'autorisation de fortifier Griselles.

 En février 1244, Andreas de Rougemont accorde des droits de patures à Rougemont à l'abbé de Saint-Jean-de-Réome. L'acte est confirmée par sa femme Elisabeth, André et Jean ses fils. Le château de Rougemont est occupé par les Armagnacs en 1411. Ni les instances de Messire Jean de Châlon, son oncle, et de ses autres parents, ni la religion du serment qu'il avait prêté ne purent détourner le comte de Tonnerre de son projet. Quoique le repentir fût pour lui le seul moyen de conserver ses domaines et les bonnes grâces du duc, il persista dans sa révolte. Alors le comte de Nevers entra dans le pays du comte de Tonnerre à la tête de ses troupes, s'empara après un long siège de la riche et populeuse cité de Rougemont, appartenant audit comte, et la livra au pillage ainsi que trois autres places voisines. Le 20 avril 1455, lettre du pape Calixte III à l'évêque de Chalon, à propos d'une supplique au pape Nicolas V rédigée par le monastère Saint-Jean-de-Réome, Charles, seigneur de Rochefort, et les bourgeois et habitants de l'opidum de Rougemont, à propos de la mauvaise gestion de l'abbaye Notre-Dame de Rougemont.

 Sur un éperon dominant la vallée de l'Armançon, le village de Rougemont, dont l'église est fortifiée, présente encore quelques vestiges de fortifications, notamment deux tourelles remployées dans un grand corps de logis à l'est, une petite tour d'angle avec canonnières au nord-ouest, et un beau bastion rectangulaire du XVIIIe siècle au nord de cette tour. À 850 m au nord-est de Rougemont, en rebord de plateau, le château est bâti sur une motte irrégulière. Le sommet, rectangulaire, s'étent dans l'axe du rebord du plateau sur une longueur de 25 mètres. Il domine de près de dix mètres, au nord et à l'ouest, un fossé en partie naturel, large de trente mètres, et limité par une levée externe. Au sud, du côté de l'arnisson, la motte descend en pente douce jusqu'à la crète du versant. L'angle nord-est de la motte porte les vestiges d'une tour carrée à angle arrondis dont il ne reste que la façade nord et les deux départs des retours d'angles. Les murs, sont décorés par des bancs de moellons en arête de poisson, et sont régulièrement troués de trous de boulins de section ronde. La face nord, la mieux conservée, s'ouvre au second étage de trois grandes archères à ébrasement interne voûté de plein-cintre ; les faces est et ouest, à moitié effondrées, sont percées chacune d'une porte haute au niveau du premier étage ; la face sud a complètement disparue. La moitié occidentale de la motte est actuellement déserte, mais elle semble avoir porté une tour identique à la première. La motte semble complétée au nord par une basse-cour bien visible sur le parcellaire, et qui est encore attestée sur place par différents mouvements de terrain. 

 Éléments protégés MH: la motte et le donjon : inscription par arrêté du 5 septembre 1996. 

 château de Rougemont 21500 Rougemont

   

Château de Rosières

Première mention en 1294 : Renaud de Saint-Seine, chevalier, reconnait tenir en fief du duc sa grange de Rosières et sa grange du Puits. En 1321, Pierre de Saint-Seine, chevalier, tient en un seul fief lige du duc sa maison séante en la ville de Saint-Seine-le-Recept-sur-Vingeanne et ses dépendances exceptée la tour située dans l'enceinte et circuit de ladite maison, et qu'il tient en fief de son cousin Messire Jean de Saint-Seine ; la rivière banale de Vingeanne appartenant à ladite maison, ainsi qu'elle s'étend dès les bornes qui sont dessous le moulin du chatel de Sant-Seine jusqu'aux bornes qui sont sous la ville de Saint-Seine ; les prés, terres, la grange de Rosières, la vigne, les bois bannaux, 14 hommes, un étang... item la justice et seigneurie, et promet que s'il faisait faire aucune forteresse audit Saint-Seine, il la tiendrait en fief dudit duc, jurable et rendable. En 1474, Pierre et Guillaume de Saint-Seine, écuyers, frères, tiennent à Saint-Seine-sur-Vingeanne ce qu'ils ont en toute justice du fief de Mirebel, plus en toute justice la maison forte de Rosières ensemble le labourage d'une charrue. Le 23 octobre 1518, Claude de Fouche, écuyer, seigneur de Savoyaul et de Chamvigny, reprend de fief pour la maison forte et seigneurie de Rosières. Le 19 décembre 1542, reprise de fief de la maison forte de Rosières et héritages aux environs, plus à cause dudit Rosières de la moitié de la justice et seigneurie au lieu de Saint-Seine-sur-Vingeanne dites et appelée la seigneurie ancienne du côté devers l'église.

 En 1557, procès entre Arnoul de Saint-Seine, écuyer, seigneur de Rosières-sur-Vingeanne d'une part, et les habitants de Saint-Seine-sur-Vingeanne, tant devers l'église que devers les halles, au sujet du grand pré étant entre le château de Saint-Seine et celui de Rosières. Le 11 décembre 1578, dénombrement de la terre et seigneurie de Rosières près de Saint-Seine-sur-Vingeanne, par Jean de Baron, écuyer, seigneur d'Autricour : un châtel et quelques héritages près icelui, et la quatrième partie tant de l'ancienne seigneurie de Saint-Seine que des autres seigneuries dudit lieu, en toute justice. En 1637, garnisons aux châteaux de Talmay, Rosières et Fontaine-Française. Garnison de la tour de Saint-Seine-sur-Vingeanne (invasion de Gallas). Le 6 janvier 1674, délibération des élus relatives au supplément de 5 sous de fourrage à fournir aux 65 compagnies de cavalerie, cantonnées dans la province, et aux soldats logés dans les châteux de Saint-Seine-l'Église, Saint-Seine-la-Tour, Rosière et Savigny. Le24 avril 1794, au directoire du département : vous nous demandez, citoyens, par votre lettre du 11 de ce mois, le dénombrement exact et détaillé des vieux châteaux qui se trouvent dans l'étendue de notre district. Nous ne connaissons qu'un vieux fort appelé la tour situé à quelques distances du village de Saint-Seine-sur-Vingeanne et un vieux château sur le même territoire qui dépend de la métairie de Rosières. Le premier de ces gothiques bâtiments mérite une destruction pleine et entière ; il est inhabité et n'est point propre à y établir une manufacture ni une école nationale. Le vieux château de Rosières devroit éprouver le même sort si un partie ne servoit au logement du fermier de la métairie : ces deux bâtiment étoient possédés par l'émigré Legouz.

 En 1795, l’ancien château de Roziere porte absolument tous les caractère d’une ancienne forteresse et conformément à la loi du treize pluviore de raser toute la partie qui est comprise entre les fossés à l’exception de la petite galerie et de la petite cuisine, et dans le cas d’être démolie et les fossés sont dans le cas d’être comblés. Mais je ne crois pas qu’il convienne de mettre an adjudication ces démolitions et de vendre séparément les matériaux qui alors ne compenseraient pas les frais de démolition, je crois au contraire qu’il convient de rendre tout l’emplacement du cy devant château de Rosière avec la condition expresse de démolir dans le délai de six mois après la vente l’ancienne tour composant le cy devant château et d’employer tous les décombres qui ne seront propres à être employés à des constructions à combler les fossés. Par ce moyen l’acquereur du tout trouvera sous la main tous les matériaux nécessaire pour construire une ferme et il économisera les frais de voiture qui ne laissent pas que d’être très considérable. Surtout dans le moment présent, au lieu qu’en faisant faire séparement la démolition, il faudroit que ceux qui auroient achetés les matériaux les fissent transporté dans les campagnes voisines et que celui qui auroit acheté l’emplacement du cy devant château s’il vouloit bâtir fait venir des matériaux de la carrière, ainsi le moyen que je propose évite tous ces doubles transports. Tous les batiments qui sont hors de l’enceinte des fossés sont dans le cas d’être conservés. Joanne en 1869 : château de Rozières, belle ruine féodale ; deux tours du XVe siècle.

 Le château de Rosière est un ensemble composite organisé autour d'une parcelle en drapeau, ouverte au nord par une tour-porche, et dominée au sud par une impressionnante tour forte partiellement fossoyée. De l'enceinte de la parcelle, il ne subsiste plus qu'une tour ronde partiellement remontée au XIXe siècle, à gauche de la porte ; une seconde tour, au nord de la première, existait encore sur le cadastre de 1838. La tour-porche est un bâtiment rectangulaire percé d'un passage unique voûté en berceau, surmonté d'un étage ouvert d'une croisée, auquel on accède au nord par une tourelle d'escalier hors-œuvre en surplomb, éclairée de petites baies à accolade. Le porche, les baies et la corniche régnant sur le tout sont ornés d'une tore outrepassée. Une première cour permet le passage entre l'entrée et la cour rectangulaire, au sud, fermée à l'est par un grand bâtiment d'exploitation, et à l'ouest par le logis principal, lui-même protégé à l'ouest par un fossé sec taillé dans la roche (marqué "aisances" sur le cadastre de 1838). Ce logis se compose d'un petit pavillon moderne dans l'angle nord-ouest de la cour, de la tour maîtresse dans l'angle sud-ouest, et d'une galerie de style renaissance à escalier reliant ces deux éléments. Un second pavillon, au nord-est, a sans doute existé : il en reste la cave, retrouvée en fouilles. La tour maîtresse, de 13 x 22 m à la base, mesure 19 m du fond des fossés à la corniche ; cette élévation comprend un étage de soubassement voûté, un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage de tir à mâchicoulis, le tout recoupé aux deux-tiers de la longueur par un mur de refend portant les cheminées et l'escalier en vis, en-œuvre sur la façade ouest.

 Le rez-de-chaussée et les deux étages sont percés de baies simples ou à meneaux, à chanfrein droit. Deux croisées à congé et accolade ont été percées ultérieurement de part et d'autre de la grande salle du premier étage. Une latrine double en encorbellement s'ouvre près de l'angle nord-ouest au second étage. Le troisième étage semble avoir été reconstruit plus tardivement ; il était flanqué de trois tourelles octogonales en encorbellement, dont une seule subsiste, sur l'angle nord-est. Elle est munie de hourd, de deux fenêtres de tir et de deux canonnières rondes sans ébrasement, dont l'une est garnie d'une fente de visée. Le chemin de ronde qui fait le tour du troisième étage est protégé par un mâchicoulis dont le parapet repose sur des linteaux à accolades portés sur des consoles à trois ressauts. Le parapet est percé de trois fenêtres de tir à accolades et de deux archères-canonnières sur chacun des grands côtés, et de deux fenêtres entourant une archère sur les petits côtés. Sur l'angle sud-ouest de ce bâtiment s'appuie une forte tour rectangulaire, dont la hauteur initiale, d'après Fr. Vignier, excédait celle de la tour maîtresse. Elle n'est percée que par de rares archères à niche sans étrier. L'entrée principale du donjon s'effectue à l'ouest, où un pont dormant enjambant le fossé donne accès à une porte bâtarde du XVIIe siècle ; cette porte recouvre peut-être une ouverture primitive à pont mobile, dont il ne resterait aucun indice. 

 Éléments protégés MH: le château sauf parties classées : inscription par arrêté du 3 juin 1927. La porte et la petite tour d'enceinte du XVe siècle, le corps de bâtiment principal du XVe siècle et la tour qui occupe son angle sud-ouest, le corps de bâtiment du XVIIe siècle situé à l'angle nord-ouest du bâtiment principal ci-dessus désigné dans le prolongement de la façade ouest : classement par arrêté du 28 janvier 1930. 

 château de Rosières 21610 Saint-Seine-sur-Vingeanne 

 Téléphone : 06 37 58 68 52 

 

Château de Romprey

La seigneurie de ce lieu, située dans le Châtillonnais, était sous la directe féodale des grands prieurs. Ce fut là, sous la protection des sires de Grancey et de leur fort château que les Templiers se posèrent en Bourgogne. Romprey et Conclois, fiefs dépendants de la paroisse de Bure, avaient été donnés avec des domaines, aux Templiers, l'un en 1203 par Eudes de Grancey, et l'autre avec un château, en 1299, par la veuve de l'un des seigneurs de cette même maison. Il en est fait mention en 1474, que Hérard de Baille, escuyer, tient en fief de frère Girard Duchampt, religieux de Saint-Jehan-de-Jhérusalem, grand prieur de Champagne, à cause de sa maison de Bure, ce qu'il tient en la ville de Romprey. Le château fut construit au début du XVIe siècle par Edme Régnier, lieutenant général du bailliage de la Montagne, seigneur de Romprey. Le château est composé de quatre corps de logis dont la façade nord, presque aveugle, forme enceinte. Ses ailes en U ont été modifiées aux XVIIIe et XIXe siècles, avec l'adjonction d'une toiture en ardoises au lieu de la tuile traditionnelle. La chapelle Saint-Renobert fut élevée en 1500, et a été restaurée par le propriétaire du château Monsieur de Chazelle. A l'intérieur de belles peintures murales découvertes et restaurées en 1933. 

 Éléments protégés MH: la chapelle et son décor intérieur : inscription par arrêté du 4 octobre 1996.

 château de Romprey 21290 Bure-les-Templiers 

 Téléphone : 03 80 81 05 45

 

Château de La Romagne

Ancienne commanderie templière fondée au XIIe siècle (1144) mais dont les bâtiments datent, pour les plus anciens, du XVe siècle. C'est à cette époque que l'ensemble a été fortifié. En effet en 1470 Pierre de Boisredon obtient des lettres patentes de Louis XI qui l'autorise à fortifier La Romagne, en ordonnant aux habitants de Saint-Maurice de démolir les défenses autour de leur église. Pierre de Boisredon prétend que son prédécesseur, Jean de Vienne, a laissé les villageois fortifier leur église. En 1513, le château de la Romagne et de Montigny sont ruinés par les Suisses. En 1749 La Romagne est décrite comme "château consistant en une cour où sont les logements, granges, écuries et colombier, puis séparée par des ponts la basse-cour, dans laquelle sont les écuries dudit seigneur, un moulin à eau et autres bastiments destinés pour les particiuliers et autres attenans la porte dit Saint Jean, au devant de laquelle il y a des ponts sur laditte rivière qui conduisent à une des avenues d'arbres dudit château plantés depuis le précédent terrier ; sous lequel bâtiment est la prison bien fermée...". Durant la Révolution, un procès verbal d'expertise de bien dit national cite "la maison construite par le ci-devant commandeur et qui n'est point encore achevée, une tour au bout de cet édifice composée de deux chambres et une cave ; vis-a-vis ledit bâtiment une autre tour distribuée comme la précédente, le tout en bon état...". En 1869 le château de La Romagne est dit en ruine.

 Aujourd'hui l'ensemble est formé par deux fermes et le château. Les bâtiments de la commanderie se situent sur la rive droite de la Vingeanne, au nord-ouest de Saint-Maurice-sur-Vingeanne. Ils se composent notamment : du château ou logis, avec à son angle sud-est une tour ronde ; de la porte Saint-Jean (qui était munie d'un pont-levis) et sur laquelle figurent les armoiries du commandeur Pierre de Bosredon, flanquée au nord, d'une tour ronde ; du bâtiment des anciennes écuries du commandeur avec sa tour ronde qui jouxte la porte Saint-Jean et qui a été récemment restauré (lauréat du Prix régional du Patrimoine en 2012) ; d'un ancien moulin, dans le prolongement des anciennes écuries. 

 Éléments protégés MH: le château de la Romagne (ancien) : classement par arrêté du 25 juin 1962.

 château de la Romagne 21610 Saint-Maurice-sur-Vingeanne 

 Téléphone : 03 80 75 90 40

 

Château de Rocheprise

Lettres patentes contenant que la maison de Rocheprise a été bâtie l'an 1551, fermée de petits fossés, pont-levis, et enregistrée le 2 décembre 1613. Terrier de 1563 ; château de Rocheprise dit de Martigny. En février 1593, "M. Fyot d'Arbois estant à la suitte de M. de Vaulgrenant (royalistes) s'est emparé avec 100 hommes de pieds de Brémur, lieu fort d'assiette et de nature, proche de Rocheprise et non loin de la ville de Châtillon, lequel il faict fortifier à toute reste, auquel si l'on baille le loisir de deux mois il sera difficile à forcer". le 24 février "MM. les barons envoient demander à Dijon une bastarde avec munition pour battre Brémur, Rocheprise et le château d'Aisey". Lettres patentes contenant permission "à Melchior d'Agey, écuyer, seigneur de Rocheprise, Brémur et Vaurois en partie, et de la moitié de la haute, moyenne et basse justice, de faire clore et fermer sa maison jusques la deffense de coup de mains seulement non de canon suivant la possession que lui et ses prédécesseurs ont été depuis la construction de ladite maison, laquelle maison a été bâtie l'an 1551, fermée de petits fossés, pont-levis, et enregistrée le 2 décembre 1613". Félicien de Sommyèvre fonde une messe en la chapelle du château de Rocheprise en 1684.

 Sur le versant droit de la vallée de la Seine, à la limite ouest du village de Brémur, au sud-ouest de la citadelle de Brémur, le château de Rocheprise est formé de quatre corps de bâtiments autour d'une cour trapézoïdale ; seul le bâtiment de façade, à l'est, face au village, est ancien : le reste du château est néogothique. Au centre de la façade, le pont-levis bâti en 1551 est à porte charretière plein-cintre, et encadré de piédroits à bossage rustique. Les rainures des flèches sont trop courtes pour avoir été fonctionnelles : il ne s'agit peut-être que d'un décor. Entre ces rainures sont fichés les corbeaux d'une bretèche dont la porte d'accès a été transformée en fenêtre. La tour-porche est munie de quatre canonnières à ébrasement externe ovale en façade, et quatre autres de flanquement sur les côtés. De part et d'autre de la porte, les deux courtines sont décorées chacune de trois chaînes horizontales en appareil rustique, et de six canonnières aux niveaux de celles de la porte. La courtine gauche s'arrête sur une tourelle ronde sur laquelle se prolonge le décor de chaînes rustiques et de canonnières (trois en position haute, trois en position basse). La façade côté cour est ouverte de trois portes et quatre fenêtres, toutes plein-cintres. 

 Éléments protégés MH: les façades et les toitures de l'aile Est et de l'annexe qui la prolonge et du colombier : inscription par arrêté du 12 décembre 1975. 

 château de Rocheprise 21400 Brémur-et-Vaurois

 

Château de La Rochepot

La première trace écrite date du 23 février 1372 lorsque fut saisi le château de la Roche de Nolay, la terre, seigneurie et toute autre chose en dépendant, et signifié à Colinet Bonne, capitaine et châtelain dudit lieu. En 1382, le duc fit don à Messire Jean de Vienne, chevalier, son chambellan, amiral de France, de 100 livres pour l'aider à payer la terre de la Roche de Nolay, par lui acquise en 1382. Le 10 mai 1413, le duc de Bourgogne autorise Regnier Pot à prendre du bois dans la forêt de Planoise pour "réparer" son château de la Roche-Nolay, jusqu'à 100 francs d'or. En 1474, Noble seigneur Philippe Pot, chevalier, chambellan, tient en fief du duc la seigneurie de La Roche, Saint-Romain et Thorey en toute justice. Louis de Brion, seigneur d'Estrabonne, tient la moitié de la seigneurie de Nolay en fief de Philippe Pot à cause du château de La Roche. Louis de Branyl tient de Philippe Pot la moitié de la seigneurie de Nolay à cause du château de La Roche. En 1477, Philippe Pot fait rebâtir le château en même temps que Châteauneuf. En 1519, aveu rendu par Anne de Montmorency : "le chastel et maison fort de la Roiche, selon qu'il s'étend et comporte, fausses braies, fossés contournant par dehors, aisances et dépendances, haute justice". Relevé de tous ceux qui ont contribué au ban et arrière ban du duché de Bourgogne en l'an 1562 (Les châteaux ne sont cités que quand ils constituent la totalité du fief), Jaques Le Goux, écuyer, seigneur de la Berchère, à cause de la motte et seigneurie de Nolay. Le 26 juillet 1595, les soldats de Seurre ont pris un petit château près de Beaune, nommé la Chaume, avec un autre que M. de Thianges et ses gens tenaient, appelé la Rochepot, qui portoit dommage à ceux de Beaune.

 Le 7 février 1714, dénombrement du comté de la Rochepot par Louis Legoux de la Berchère, chevalier comte de la Rochepot : la Rochepot, anciennement La Roche et Flaigny. Le 15 septembre 1403, Messire René Pot, chevalier Chambellan de Monseigneur le duc, fit acquisition de la châtellenie de La Roche et dépendance de Messire Louis de Savoie, prince de la Morée. Messire Jacques Pot, aussi chambellan du duc, fils de René, jouit après lui de cette terre, et eut pour successeur Messire Philippe Pot, chevalier de l'ordre du roi, et grand sénéchal de Bourgogne, ces trois seigneurs ayant joint leur nom de Pot à ladite châtellenie de la Roche, elle fut communément appelée le comté de Rochepot, comme elle l'est encore aujourd'hui. Il y a un gros château à la Rochepot, bâti sur le roc, qui consiste en plusieurs logements desservis par quatre escaliers, accompagné de beaux offices, caves, écurie, remise de carosse et colombier avec un puits d'une profondeur extraordinaire piqué dans le roc, étant dans la cour vis à vis la cuisine, dont l'eau se tire avec une roue. Le château est flanqué de quatre tours, et n'est accessible que par la porte qui est défendue par une barrière étant au bout du pont dormant, par un corps de garde étant au bout du pont levis qui est aussi défendu par une fausse braie. Il y avoit autrefois au commencement de la montagne de Bellefaye, à 200 ou 300 pas du château, un moulin à vent bâti sur une tour de pierre, lieu dit en Châtelot, lequel a été emporté par les vents depuis plusieurs années, n'étant plus demeurés que la tour...

 M. Abord, curé de Santenay, archiprêtre de Couches, constate dans une visite au château en 1754 que la chapelle Sainte Catherine est une salle de longueur et de largeur considérables, ouverte de deux grands vitraux cintrés et sur les murs une charpente aussi cintrée d'un travail fort propre. Du côté opposé à celui de l'autel est une tribune, qui communique aux appartements du château, et sous icelle deux petites sacristies. Le 29 juin 1791, registre de délibération de la municipalité de La Roche-Pot. Henri-Noel Blancheton prie la municipalité d'aller saisir les armes qui se trouvent au château "pour arrêter tous soupçons et voix de faites qui auroit pu se commetre de la part des gardes nationnal des communes voisines donct il sont déclaré etre menacé…". En présence de C. Gille, concierge du château de Meursault, le pont-levis est abaissé devant les officiers municipaux qui vont parcourir toutes les pièces de fond en comble et n'y trouver que cinq fusils dont 4 hors d'usage, et un petit canon. Le 4 septembre 1792, récit des dégradations commises par des bandes venues des pays voisins (girouettes abattues, réquisition de cloches). "Ils ont ouvert une porte qui étoit fermée à clef dans la dite tours quaré au troisieme étage où il a du mobilier. Ils ont vue trois petites clochette ; l'une à la porte d'entrée, une autre proche de la sale à manger, une autre un peu plus grande, placé fort haut contre la tour caré, qu'ils ont enlevé et emporté avec eux".

 Du 23 au 25 novembre 1793, procès verbal d'apposition des scellés. "Un détachement de l'armée révolutionnaire avait brizé les cadenats que nous avions fait posés, étoit entré par une croisée de la grande salle qu'ils ont forcés, que de là ils ont enfoncé un petit galanage contre lequel étoit adossé une pendulle qu'ils ont renversée. En la chapelle nous avons reconnu qu'ils avoient pénétrés. Avenu le lendemain quatre frimaire, aiant ouvers une des portes d'entrée avec une clefs qui nous a été présenté par les officiers municipaux, nous sommes entrés dans la salle à manger. Après en avoir fait fermer bien exactement les entrées qui aboutissent dans la cuisine, nous avons apposé les scellés et avons pareillement apposé le scellé sur une porte de ladite salle à manger qui donne dans l'office. Sorti de ladite salle à manger dont nous avons fermé également toutes les issues, nous en avons fermé la porte qui y abboutie et apposé des scellés. De là, étant passé dans une grande salle, nous avons aussy apposé comme dessus nos scellés, tant à l'intérieure qu'à l'extérieur de la porte. De là, étant passé dans la chambe jeaune, nous en avons fermé les portes et fenêtes et apposé le scellé sur l'entrée de la serure de la porte qui conduit à la tribune ; avons aussy fermé la porte du grand appartement et avons retiré toutes les clefs desdites chambres desdits appartements, au nombre de huit. Et avenu ce jourd'huy cinq frimaire après avoir bien fermée toutes les issues qui pourrait communiquer aux deux tours quarrée et ronde dans lesquelles il y a des meubles ; attendu que les portes des chambres où ils sont ont été brizées ou forcées de manière qu'elles ne peuvent fermés, après avoir même fait construire une porte neuve pour fermés l'entré de tour ronde que nous avons bien barrée par derrière, et ensuite étant ressorti par la porte de tour quarrée que nous avons fermée à la clef, nous avons apposé nos scellés sur toute les porte extérieure ainsi que s'en suivent : sur les vollets exterieures de la grande salle, sur la porte a deux batans de la ditte salle, sur la porte d'entrée qui communique à tout les appartements, sur la porte de la cuisine, et enfin sur la porte de la tour quarrée".

 La Rochepot : description par Guillemot en 1794 "certifie que m'étant transporté à Roche-Fidèle, ci-devant La Rochepot, le 26 vendémiaire dernier, j'ai procédé à la visite du ci-devant château dudit lieu et j'ai reconnu que le château situé sur une roche escarpée de tous les côtés, à l'exception de celui du nord, qui est deffendu par deux grosses tours et une porte à pont-levis placée dans une tour quarrée, avoit tous les signes qui distinguent un ancien château fort : il est deffendu par trois grosses tours à l'extérieur et quatre petites à l'intérieur, les murs sont extrèmement épais avec des créneaux, meurtrières et canonnières. Conformément à la loi du 13 pluviose dernier, ce château est entièrement dans le cas d'être démoli, à l'exception du grand bâtiment du côté du levant". Le 15 janvier 1794, "état des vieux châteaux qui appartenoient aux emigrés : La Rochepot (Blancheton) Château ayant l'air d'une forteresse ; susceptible de la destruction". Le 11 juin 1800, rachat d'une rente de 8 francs "à la ci-devant chapelle Sainte-Catherine érigée au ci-devant château de La Rochepot". Sur une gravure publiée par Petit en 1833, le château est vu du sud, au-dessus du village. Son flanc ouest et sa tour nord-est sont effondrés, son flanc est et sa tour nord-est sont mieux conservés, arrasés au niveau de la corniche. Joanne en 1869 : ruines imposantes d'un château fort, sur un roc escarpé, belles cheminées.

 Paul Foisset et Jules Simonnet écrivent en 1872, le château sur un roc a pic et isolé, construit d'abord au XIIIe siècle par Alexandre, frère de Eudes III ; entièrement renouvelé au XVe siècle; par Regnier Pot et ruiné depuis la Révolution. Quatre tours ; une seule rectangulaire, occupaient les angles de ce rocher. Le côté de l'est, le seul accessible, est le plus complètement ruiné. Les principaux débris sont une tour du sud-est, la seule entièrement debout. Plus grosse et d'un appareil plus soigné, elle semble tenir lieu de donjon. Ses trois étages, sans compter celui de la prison voûtée qui s'ouvre dans le rocher, sont encore marque à l'extérieur par des fenêtres déjà carrées, mais à croisillons, et aux chambranles aux moulures curvilignes, et au dedans par 3 cheminées dont la moulure compliqué et vigoureuse se compose nettement d'un tore à double arrête. La haute muraille qui, longeant à l'est la ligne brisée du rocher, unit la tour précédente à celle du colombier, cette dernière reprise en sous-œuvre à une époque moderne. Cette longue façade percée de deux rangs superposés d'ouvertures, la plupart devenues modernes, semble avoir appartenu aux bâtiments principal. On y remarque surtout deux fenêtres inégale, l'une trilobée, l'autre à simple lancette, toutes deux aux ébrasements à gorge qui témoignent de la place qu'occupait la chapelle. On citait aussi un puits aujourd'hui comblé. En 1893, la veuve du président Sadi Carnot fait reconstruire le château de La Rochepot par l'architecte Charles Suisse.

 Situé à l'extrémité sud et assez bas sur la pointe d'un éperon dominant le village, le château de La Rochepot, l'un des plus justement célèbres de Côte-d'Or, est une belle forteresse du XVe siècle largement restaurée au XIXe siècle. De plan approximativement triangulaire, il est fermé au nord, du côté de l'éperon et du château primitif par un profond fossé, une courtine crénelée qui doit plus à Pierrefond qu'aux vestiges de la construction initiale, un double pont-levis de même inspiration, le tout flanqué de deux tours rondes de meilleur aloi. L'angle sud, dominant le village, est garni d'une tourelle carrée vraisemblablement héritée du tracé ancien. Une seconde tour carrée, au sud-ouest, a disparu peu après la Révolution. Le côté oriental est fermé par un bâtiment d'enceinte gothique couvert de tuiles vernissées ; le côté ouest était fermé par une courtine avec un chemin de ronde en encorbellement. Au nord, le fossé s'élargit devant la porte autour d'une barbacane desservie par un pont dormant à une pile, puis un pont-levis à porte charretière simple à arc en anse de panier, dominé par un chemin couvert coupé par les rainures des flèches. À l'intérieur de la barbacane, le couloir d'accès oblique vers la gauche pour être perpendiculaire à la porte du château, et cette disposition empêche le mouvement du contrepoids de la flèche droite du pont-levis, qui vient heurter en position ouverte contre le retour oblique du mur est : cette maladresse est vraisemblablement due aux restaurateurs. La barbacane a été bâtie en 1900 à partir de deux couloirs voûtés retrouvés en 1880 au fond du fossé. Ces couloirs, qui sont encore visibles, étaient peut-être plutôt des moineaux que la base d'une barbacane. De la barbacane, on accède à la tour-porche du château par un second pont-levis à porte charretière en arc brisé et porte piétonne à linteau droit à gauche, surmontés de trois rainures de flèches et du logement de l'arc de suspension. Le tout est dominé de mâchicoulis sous couronnement à fenêtres de tir et canonnières, copies conformes de ceux de Pierrefond.

 La tour-porche, à cheval sur la courtine, est flanquée à gauche, sur le pan externe de la courtine, d'une tourelle d'escalier carrée dans l'angle. De part et d'autre de la tour-porche, la courtine, quasiment aveugle, est chemisée d'une fausse-braie et couronnée d'un chemin de ronde couvert, dont le motif de fenêtres et de meurtrières règne avec les mâchicoulis de l'entrée. La courtine est percée, au-dessus du mur de chemise, de deux canonnières à fente de visée et à double ébrasement. Les deux angles nord sont garnis de tours rondes coiffées de toits coniques en ardoise ; la tour orientale, appelée actuellement tour de Beaune, et anciennement tour de la prison ou tour ronde, est peut-être l'ancienne tour maîtresse. Elle comporte 4 niveaux à cheminée, desservis par une vis en œuvre. Le premier niveau, régnant avec le fond du fossé, est ouvert par trois archères-canonnières avec orifice de tir bas pour pièce semi-lourde, et orifice médian pour pièce légère. La moitié du sol est surcreusé pour aménager une petite salle, qui était peut-être le cachot. La tour occidentale est plus haute et plus fine. Elle était dotée d'une couronne de corbeaux à ressaut, qui ont été supprimés lors de la restauration. Ces tours sont flanquées côté cour de tourelles d'escalier octogonales demi-hors-œuvres et ouvertes de plusieurs canonnières de même type que la courtine. La face occidentale de la tour occidentale est en outre ouverte à chacun de ses trois étages d'une croisée, les trois au même aplomb. Le bâtiment oriental, dont toute la façade sur cour a été refaite, est composé de trois corps formant entre eux un léger angle, le tout à un étage carré sur rez-de-chaussée et soubassement. La façade extérieure est percée de croisées à accolades et des deux baies en arc-brisé et remplage gothique de la chapelle à l'étage ; la façade intérieure s'orne de croisées, de fenêtres à traverses, et de deux tourelles hors-œuvre hexagonales dans chacun des angles. Le bâtiment d'enceinte occidental a été démoli dès avant 1833, comme on peut le voir sur deux gravures de cette époque ; il a été remplacé lors de la restauration par des bâtiments bas à pan de bois. Dans la cour, à main droite en entrant, se dresse la "chapelle" du château. Le rez-de-chaussée, retrouvé en fouille, est composé de deux nefs de quatre travées, retombant sur 3 piliers centraux, et dont les voûtes sont ornées de nervures prismatiques. Ch. Suisse, qui prétend avoir retrouvé des traces d'appareil en opus spicatum, a identifié ce bâtiment avec la chapelle du XIIe s. En fait, il s'agit plus vraisemblablement d'un cellier, c'est-à-dire de la "cave" citée dans les descriptions anciennes. Au milieu de la cour, le puits aurait une profondeur de 70 m, dont 30 m en eau. Au nord-est du château, dans les bois, L. Carnot a fait aménager, ou plutôt restaurer une petite galerie souterraine, longue d'une vingtaine de mètre, et qui dessert une canonnière commandant la route d'accès au village. À 100 m au nord du château, les ruines du vieux château de La Rochepot semblent avoir été fouillées et arrangées en jardin lors de la restauration du château. 

 Éléments protégés MH: le château en totalité, notamment les aménagements et les décors intérieurs (sols, murs, plafonds, peintures murales, sculptures décoratives et l'ensemble des créations de Charles Suisse), les toiles marouflées de Charles Lameire dans la chapelle haute, les cheminées et leurs décors de carreaux vernissés, les boiseries portes et fenêtres, les volets intérieurs et leur quincaillerie, les vitraux, les carrelages de Charles Suisse, les caches radiateurs, la cuisinière de la cuisine, l'autel de la chapelle, la superstructure du puits, la statue de la Vierge de la tour dite "de la Vierge", en totalité, les dépendances notamment les stalles des écuries, la tour-porche, le local de la pompe et son mécanisme, le parc, y compris les sols et les vestiges archéologiques, notamment les ruines de l'ancien château qu'ils comprennent: inscription par arrêté du 3 avril 2013. Le château et ses dépendances y compris le parc, les sols et les vestiges archéologiques qu’ils contiennent, tels qu’ils sont délimités en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : classement par arrêté du 1er avril 2014. 

 château de La Rochepot 21340 La Rochepot

 

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