Château de Longecourt-en-Plaine

La première trace écrite date du 30 mai 1298 lorsque Robert, duc de Bourgogne, achète la maison forte de Longecourt et tout ce qu'il possédait en ce lieu et à Potangey, tant en chasse, garenne justice haute, moyenne et basse, pour le prix de 6000 livres tournois, à Robert, seigneur de Beaulieux, et Jeanne sa femme. En 1315, état de ce que le châtelain de Longecourt a dépensé sur les revenus qu'il a reçu par le feu duc Hugues en l'an 1314 de la recette dudit Longecourt pour réparer les maisons dudit lieu et aussi pour payer à Monseigneur Girard le Perrellat la maison de Chenove. En 1323, la maison forte de Longecourt est cédée au comte Edouard de Bar, en paiement de la dot de Marie de Bourgogne, sœur de Hugues IV, pour 11 000 livres. Le 18 octobre 1372, dénombrement donné par Robert, duc de Bar, marquis du Pont. Il tient 50 feux à Longecourt, 15 à Potangey et 60 à Tart-la-Ville. "A Longecourt, une maison close de fossés qu'on appelait château et avait toute justice en ces trois villes", les arrières fiefs de Longecourt sont détaillés : cinq vassaux dont un écuyer. En avril 1414, lettres patentes de la duchesse portant que comme la terre de Longecourt, Potangey, Tart-la-Ville et dépendance a été confisquée sur le duc de Bar, cette terre de Longecourt est réincorporée à la châtellenie de Rouvres.

 En 1421, la duchesse Marguerite utilise les pierres de la maison forte de Longecourt pour bâtir la grande tour du château de Rouvres. Compte du receveur général. Les châtellenies, terres et seigneuries que le duc a aliéné sont rapportées comme suit : la terre de Longecourt donnée à Guillaume Dubois, maître d'hôtel du duc, par lettre du 18 décembre 1423, pour en jouir tant qu'il plaira au duc. Le 12 avril 1445, Jean, comte de Fribourg et de Neuchâtel, seigneur de Champlite, Longecourt, Tard la ville et Potangey, tient de Philippe, duc de Bourgogne, la châtellenie de Longecourt "et premierement ay en icelle terre la place appelée mote assise audit Longecourt sur laquelle mote souloit avoir ung chasteaul qui paravant que ladite terre soit estée mienne a esté desmolly. Et soubz icelle mote a une cave, ensemble une grant bassecour, ladite mote et icelle bassecour clouses et foussoiée tout alentour et en icelle bassecour a une petite maison de bois couverte de tieulle ensemble pons pour entrer en icelle mote et bassecourt, un four banal, haute justice, fourches patibulaire, moulin assis sur le sault de l’eau des dits foussés de la dicte mote et bassecour". En 1457, les habitants de Longecourt doivent fortification, guet et garde au château de Rouvres ; leur château est sans doute hors d'état de se défendre.

 En 1539, la famille de Baissey entreprend la reconstruction du château, avec basse-cour et colombier ; aux quatre angles de l'aire déterminée par la forteresse primitive, on édifie quatre tours rondes. Antoine de Bessey débauche les ouvriers qui travaillaient à Saint-Michel pour achever son château de Longecourt. Le 10 avril 1593, M. de Longueval se saisit de Longecourt pour M. Guillaume de Tavannes. Le 20 mars 1620, reprise de fief par François de Nagu, marquis de Varenne, de sa maison de Longecourt, et reprise de fief du 6 juin 1586 des terres de Longecourt par les héritiers de Gaspard de Baissey. Au moment de la Révolution, reconnaissance et visite en 1794 des ci-devant châteaux par Antoine l'Aîné, qui préconise la démolition des quatre tours d'angle, et la reconstruction des angles du château de Longecourt.

 Situé au nord-est de l'église de Longecourt, le long de la rivière d'Oucherotte, le superbe château de Longecourt est un bâtiment de brique et de stuc, d'aspect moderne, bâti en U, flanqué de tours rondes, et entouré de douves. Il reprend les volumes de la maison forte médiévale, dont il manque vraisemblablement le bâtiment qui fermait la cour au sud. Les trois corps de logis restant ont été abondamment remaniés et percés de baies modernes ; les seuls éléments anciens qui y demeurent sont, dans l'angle sud-ouest du rez-de-chaussée, la cuisine voûtée d'arête à pilier central, et dans la tour nord-est la chapelle. Les quatre tours, décorées de stucage discontinus, ont gardé des éléments médiévaux plus importants, notamment des louvres gothiques richement sculptés, des canonnières à ébrasement externe ovale bouchées, et des décors d'appareillage dans la brique, obtenus par des alternances de briques noires et rouges, formant des losanges sur trois des tours, et des croix sur la tour nord-est, également percée par les baies du chœur de la chapelle. L'accès se fait actuellement par un pont dormant au nord. Au XVe siècle, la maison forte était fermée au nord et l'accès se faisait à l'est par un pont-levis dont subsiste une plate-forme en manière de pont dormant.

 Éléments protégés MH: le château de Longecourt avec ses douves et ses communs : inscription par arrêté du 20 septembre 1946. 

 château de Longecourt, 2 rue du Château, 21110 Longecourt-en-Plaine 

 Téléphone : 03 80 39 88 76

   

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