Château de Chevigny

En avril 1282, Guillaume de Mello, seigneur d'Epoisses, reçoit à foy et hommage Marguerite, dame de Villy-le-Maréchal, pour raison de la maison de Chevigny et appartenances d'icelle qu'elle tenoit de douaire de feu son cher mari Monseigneur Jean d'Epoisses. En 1308, Pierre d'Ostun, chevalier, est seigneur de Chevigny pès de Saulieu. Le 23 avril 1360, comptes de Guillaume de Clugny, bailli d'Auxois. "A Hugues le Souple de Semur, pour porter lettres à Monseigneur le duc de part le dit bailli dois Semur à Dijon contenans la rebellion que les gens d’armes qui estoient au chastel de Chevigny fierent audit bailli, en excecutant le mandement de Monseigneur le duc : VI gros demis. A Jehan Boulereaul de Semur, pour porter lettres de mandement es prevots de Mont Reaul et l’Avalon pour amener les gens d’armes de leur prevosté au siege devant le dit chastel le jour dessus dit : III gros. A Perrin le Normant de Semur, pour porter lettres de paroil mandement pour le cas dessus dit au prevost de Montbard: I gros demi. A Perrot le Mercier de Semur pour porter lettres à Mont Reaul et à Avalon pour contremander eux et leur gent de non venir au dit seige après ce que ledit chastel fut randuz audit bailli : III gros". En février 1362, le roi Jean expose que Simon d'Aignay, chevalier, était capitaine de Chevigny, au temps où les Anglais occupaient Flavigny, que plusieurs de la garnison de Chevigny qu'il commandait allèrent à Genay, et furent injuriés par les habitants, qu'il y eut meurtre à la suite d'une collision, etc.

 Le 16 mars 1366, dénombrement par Pierre de Chevigny, chevalier, seigneur de Chevigny, de ce qu'il tient en fief du duc, a savoir la maison et motte de Barnay au bailliage d'Autun. Le 21 novembre 1368, Guillaume de Clugny, lieutenant du bailli d'Auxois, demande aux capitaines, gentilshommes et gens d'armes occupant les forteresses d'Avalon, Montreal, Cisery, Ragny, Montfort, Chevigny, de venir à Semur en tenue de campagne vers le maréchal Gui de Pontailler qui y arrivait le même jour "pour poursuivre et combattre les ennemis et gens de compaignie de la forteresse de Laye en Forois, liquelx estoient venus courre au païs de Bourgoigne, et il avoient faictes pluseurs roberies et domaiges, et lesquelx ennemis furent deconfiz et pris à Semelay". En 1393, dénombrement de Pierre Dostun, chevalier, rendu au seigneur d'Epoisses, pour son fief de Chevigny-le-Châtel, comprenant le château, les dépendances, "le gaigniage de trois charrues de bœufs, 70 soitures de prés, 180 ouvrées de vignes, 20 arpents de bois... le moulin au Prévot". En 1455, visite du bailli d'Auxois au châtel de Chevigny pour obliger Messire Thibaut du Plessis à participer à l'impôt pour la croisade contre les Turcs. En 26 août 1460, accord entre les gens des trois états au sujet des fortifications (les 29 représentants de la noblesse semblent les possesseurs des principaux châteaux) Thibaud de Plecier, seigneur de Chevigny.1111 En 1461 "Chevigny, ou il a chastel fort, a M. Thiebault de Plessy et au prieur de Saint Jehan de Semur. Terrier d'Époisses de 1525, les fiefs mouvant de la baronnie d'Époisses sont Bourbilly, Chevigny, Villars Fremoy, la Motte de Rouvray, Rouvray en partie, Etoules lès Avallon ; maison près du château, jardin parc, domaine seigneurial. Justice haute, moyenne et basse ; deux portiers. Foire et marché. Le 23 avril 1592, démantellement du château de Chevigny. En 1794, château de Chevigny : description par Chevrier, architecte. "Le château est situé en plaine à une lieue au nord de Semur. Sa force a été très importante par le détail de ses fortifications qui sont en grande partie détruites : il existe encore quatre tours considérables entre lesquelle sont plusieurs bâtiments formant un quarré sur le plan et dans le milieu une cour assé vaste ; l'entrée de cette cour est une grande porte sous pavillon quarré, lequel ne réunit aucun signe de fortiffication ni de féodalité, et le tout entouré de fossés. En avant de cette maison est une première cour dont l'entrée est sous pavillon quarré, au dessus duquel est une meurtrière ; le surplus de cette cour est fermée par des murs de rempart qui forment une avancée à droite et à gauche, mais en grande partie détruit par vétusté. Dans cette première cour est un colombier en pierre fermant une tour ronde considérable, dans lequel sont encore des pigeons. Il convient de détruire les quatre tours, le colombier, et de boucher les meurtrières.

 Entre Chevigny et Millery, à flanc de coteau, sur un replat dominant le ruisseau de Bierre. L'ancien château de Chevigny est composé d'une ruine plusieurs fois détruite et plusieurs fois reconstruite, et d'une ferme qui étend ses hangars sur les fossés du château. Le château semble avoir été dessiné autour d'une tour rectangulaire, s'allongeant d'est en ouest ; il en reste trois tours rondes ruinées au nord-ouest, sud-ouest et sud-est, le bâtiment d'enceinte sud, et l'amorce du bâtiment est. Les tours sont bâties en moyen appareil soigné, ouvertes d'archères à étrier triangulaire, et toutes plus ou moins ruinées au-dessus du premier étage. Le bâtiment d'enceinte sud est aveugle, sauf près de l'angle sud-ouest, où il a été ouvert de larges baies au XVIIIe siècle. Au-dessus de l'étage carré règne un étage défensif ouvert d'une série régulière de fenêtres de tir, dont beaucoup ont été bouchées ou réduites en archère. Près de la tour sud-ouest émerge encore une souche de cheminée ronde. Ce corps de logis est précédé d'une fausse-braie sur toute sa longueur. Le bâtiment d'enceinte nord, attesté par l'atlas routier, a complètement disparu, et la cour rectangulaire du château est occupée par des bâtiments modernes. Elle s'ouvrait au nord-est sur une basse-cour en arc de cercle, de taille sensiblement égale à celle du château. L'ensemble du château et de la ferme est entouré d'un fossé sec large de 18 mètres, comblé au nord, en voie de comblement à l'ouest, mais doublé d'un second fossé au sud. 

 Éléments protégés MH: le château et l'emprise de ses anciens fossés: inscription par arrêté du 28 novembre 1994. 

 château de Chevigny 21140 Millery

 

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