Château de Commarin

La première trace écrite date de 1220 : Garnier de Sombernon, seigneur de Montoillot et de Commarin, enterré à la Bussière. En 1367, Jean de Courtiamble tient la maison forte de Commarin en fief de Pierre Ier de Montagu. Le 22 mai 1409, Jean, duc de Bourgogne, qui a demandé à Pierre de Montagu, sire de Mâlain, de lui céder les fiefs et forteresse de Commarin et Semorey que tient de lui son chambellan Jacques de Courtiamble, sire de Commarin, demande aux gens de la Chambre des Comptes d'estimer la valeur de ses fiefs afin d'en dédommager ledit sire de Montagu. En 1447, requête aux gens des Comptes par Claude de Dinteville, écuyer, seigneur de Commarin, se plaignant que, malgré les accords passés précédemments, messire Guillaume de Bauffremont, seigneur de Scey et de Malain, prétendait toujours que Commarin était de son fief. Le 26 août 1460, au registre deux du syndicat de la chambre des compte, accord entre les gens des trois états au sujet des fortifications (les 29 représentants de la noblesse semblent les possesseurs des principaux châteaux) Claude Dinteville, seigneur de Commarin. Roanne, fonds Vichy : 1481 "nous, Guy de la Beaume, chevalier seigneur de la Roche du Vanneaul et de Marigny-le-Chaouhet, savoir faison à tous present et avenir que aujourd'hui, date de cestes, nous avons fait, créé, constitué, ordonné et etably que par la teneur de ces presentes, faisons, créons, nommons et establissons nos procureurs generaux et que par messaiges especiaulx nos chiers et bien amez Girard Bernard, Ogier Bernard son fils, Claude Vuillard dit Blagnet chatelain de Commarin etc". En octobre 1572, lettres de noblesse de François Gentot, châtelain de Commarain en Auxois.

 En 1584, "c'est le dénombrement et déclaration de ce qui appartient à la baronnie et seigneurie de Commarien, appartenant à messire Jacques de Tholongeon dit de Vienne, chevalier de l'ordre du roy, seigneur et baron dudit Commarien... Premièrement le chastel et maison forte dudit Commarien, consistant en ung donjon foussoyé d'ung grand foussé garny alentour de murailles, faict à fond de cuve et des douves alentours, ou sont plusieurs habres fruictiers contenant environ XVIII soiptures de prés ; ledit donjon garny de belles salles, une chappelle, chambre, caves, cuisine et une court au millieu, ung pont levis derrière et un devant. Deux grosses tourtz et cinq petittes, toutes couvertes d'ardoises. Une basse-court au ciercuig desdits fossés ou sont ung portal, plusieurs chambres, greniers, fourt, ung jouz de paulme, des prisons, granges, et une vollière, la fontaine qui gette au millieu de la cour et deux pond levis. Une autre basse-court dans le ciercuig desdits fossés, ou il a y trois tourts, deux portals, une grande gallerie et dessus icelle ung grenier, les grandes et petittes ... granges à mettre les foings, les chenys et chambres, un gros colombier et un g... pour abreuver les chevaux. Au devant dudit chastel sont deux grands estangs a mettre poissons, contenant environ deux soitures de prés, le millieu et alentour garny de plusieurs habres pourtant fruict". Le 4 juillet 1587, mort de Jacques de Vienne, chevalier, seigneur de Commarin ; François Gentot, écuyer, est châtelain de Commarin. Vers 1620, Charles Ier de Vienne, mari de Marguerite Fauche de Domprel, rebâtit en partie l'aile Est, fit abattre la courtine nord qui séparait le donjon de la basse cour.

 Au XVIIIe siècle des écuries sont construites à l'emplacement d'un ancien jeu de paume, et des communs sont également élevés autour du château. Au XIXe siècle, le parc à la Française est transformé en parc à l'Anglaise. Le château a traversé l'histoire au sein d'une même famille passant de génération en génération, dont la 26ème est aujourd'hui propriétaire, permettant de conserver l'authenticité de ce lieu. Le château occupe un quadrilatère entouré de douves, auquel on accède par un pont dormant. Le logis se compose d'un corps central et de deux ailes en retour flanquées chacune d'une grosse tour ronde sur l'angle externe. Le corps central et l'aile ouest comportent un étage carré et un étage de comble, l'aile est, deux étages carrés ; les étages sont marqués par un bandeau régnant au niveau de l'appui des fenêtres. Au rez-de-chaussée de l'aile est se trouve une chapelle à deux travées voûtées d'ogives ; l'étage est desservi par un escalier rampe sur rampe à deux volées droites, couvert d'une voûte en berceau et orné de niches à décor stuqué. Les tours d'angle comprennent une salle en sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré ; leurs fenêtres sont ornées d'arcs en accolade et d'écussons ; un lanternon couronne la tour gauche, dite de l'horloge. Un petit pavillon à un étage, dont le rez-de-chaussée présente deux arcades, relie cette tour au long bâtiment des écuries. Au nord, deux pavillons rectangulaires à deux étages, dont l'un jouxte les écuries et l'autre est isolé au nord-ouest, marquent la limite de l'ancienne basse-cour. En face des écuries, une rampe pavée donne accès au fossé ouest, qui servait d'abreuvoir. Autour du château s'étend un vaste parc à l'anglaise. Dans l'axe du corps central, un portail en fer forgé est précédé d'une allée cavalière longue de deux kilomètres. Remonté près des communs, l'ancien portail en pierre à décor de bossages est percé d'une porte cochère en plein-cintre, entre deux travées de colonnes toscanes où s'inscrit une niche concave ; celles-ci portent un fronton triangulaire interrompu par un édicule à fronton cintré, surmonté de l'aigle des Vienne ; la devise de la famille "Tout bien à Vienne", se lit sur la frise de l'entablement. 

 Éléments protégés MH : le château et ses communs, ses douves et son parc: classement par arrêté du 21 septembre 1949. 

 château de Commarin 21320 Commarin 

 Téléphone : 03 80 49 23 67 

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